Le ministre d’Etat, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale Yéro Boly était face aux hommes de média ce mardi 19 avril 2022 pour parler de la mise en place des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix au Burkina Faso. Selon les autorités burkinabè, ces négociations ne sont pas un aveu d’impuissance ni des négociations entre le gouvernement et les groupes armés terroristes.
Créés par décret lors du conseil des ministres du 13 avril 2022, les comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix sont cours d’opérationnalisation. Le gouvernement à travers le ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale était face à la presse ce mardi 19 avril 2022 pour donner davantage de détails sur ces comités locaux de dialogue. Une initiative que le gouvernement de la transition a prise pour répondre au défi sécuritaire que fait face le pays depuis 2015. Une crise sécuritaire ayant causé des milliers de morts civils et militaires, plus de deux millions de déplacés internes, des milliers d’écoles et des services de l’administration publique fermés.
Endoctrinés ou contraints de s’engager dans les groupes armés terroristes, ces jeunes se retrouvent dans l’impasse et sans avenir et demandent à négocier afin de revenir dans leurs localités respectives. D’où la mise en place de ces comités locaux de dialogue dans les zones à fort défit sécuritaire. Ces initiatives sont déjà en cours et toutes les dispositions sont prises pour la conduite de ces dialogues selon le gouvernement.
Le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale Yéro Boly a tenu à mettre les choses au clair. Pour lui, il s’agit des initiatives endogènes pour le retour des jeunes engagés dans les groupes armés terroristes et souhaitant déposer les armes. « Quant aux comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, ce sont des initiatives endogènes encourageant le retour des jeunes burkinabè qui ont rejoint les groupes terroristes armés et qui aujourd’hui souhaitent déposer les armes. Il s’agit là d’initiatives porteuses d’espoir pour le retour de la paix dans les zones concernées, à travers une réconciliation inter-communautaire et intra-communautaire», a-t-il souligné.
Pas de négociations entre le gouvernement burkinabè et les groupes armés terroristes
Il ne s’agit donc pas de négociations entre le gouvernement burkinabè et les groupes armés terroristes mais des jeunes qui ont émis le souhait de déposer les armes. « Il ne s’agit point d’une négociation entre le gouvernement burkinabè et les groupes armés terroristes. Il s’agit d’accompagner les initiatives endogènes parce qu’il nous a été donné de constater sur le terrain, qu’il y a un besoin de communication entre les filles et les fils du Burkina en rupture de dialogue avec la nation et les notabilités de leurs localités respectives », a expliqué Yéro Boly, ministre d’État auprès du Président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
« Ce sont des jeunes ayant intégré des groupes armés terroristes qui ont souhaité établir le dialogue avec les notabilités à la base. Il s’agit d’un dialogue entre des jeunes qui veulent discuter avec les leaders locaux. Les engagements issus de ce dialogue n’auront aucun incident sur la forme républicaine et laïque de l’Etat », a rassuré Yéro Boly. Toujours selon lui, ces négociations ne sont en aucun cas un aveu d’impuissance du gouvernement mais l’une des initiatives pour un retour de la paix dans un futur proche. Il a ajouté que de son côté, l’Armée continue son travail de reconquête du territoire national.
A la suite de ces dialogues, le gouvernement accompagnera ces jeunes démobilisés pour une réinsertion socio-professionnelle efficace notamment dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, etc. Il n’y aura pas d’accompagnement en numéraire selon le ministre d’Etat Yéro Boly.
« La Coordination nationale des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix (composée de 10 membres) est dirigée par un coordonnateur national choisi au regard de son expérience et de ses qualités professionnelles avérées. Le coordonnateur et les membres de la coordination nationale des comités de dialogue pour la restauration de la paix, issus de différents départements ministériels sont nommés par décret », a déclaré Yéro Boly, ministre d’Etat auprès du Président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.