A la veille de l’élection présidentielle de 2020, le bilan du candidat Roch Kaboré dans le secteur de l’éducation faisait état d’un taux de réalisation d’infrastructures à plus de 170% par rapport aux promesses présidentielles de 2015. Ce qui a été applaudi par bon nombre de Burkinabè. Quoique certains soient restés sceptiques par rapport à ce taux de réalisation, il se trouve que d’autres n’existaient pas encore sur le terrain mais sur le papier. Plus grave, celles qui existent déjà sur le terrain commencent à tomber comme des châteaux de cartes. Pourtant, plus 27 milliards de F CFA auraient été engloutis dans la réalisation de ces infrastructures.
Allons-nous continuer à endeuiller les Burkinabè à cause de l’irresponsabilité de certains qui réfléchissent plutôt au partage du gâteau? Et non ! Car bientôt, les élèves iront en vacances, mais la rentrée 2021-2022 risque d’être difficile dans certaines localités du Burkina. Parce que, le contrôleur naturel (pluies et vents) n’est qu’à ses débuts de contrôle des chantiers. Et on assiste déjà à des effondrements d’infrastructures éducatives construites à des coûts de milliards de F CFA.
En effet, il n’y a pas longtemps, certains ont proclamé hardiment avoir construit des centaines d’infrastructures scolaires. Ce qui est louable, mais qu’en est-il de la qualité au regard de certaines pratiques qui entourent souvent l’exécution des marchés publics au Burkina? Depuis quelques jours, l’actualité est faite d’effondrements à répétition de bâtiments scolaires, emportant au passage d’innocentes vies.
Et la réponse qui est servie facilement après ces drames est de situer les responsabilités. Or nous savons tous que le mal est profond et tout porte à croire qu’aucune responsabilité ne sera située car au Burkina, ce refrain de situer les responsabilités n’est pas nouveau. Mieux, les Burkinabè y sont habitués car la pratique a la peau dure au pays des hommes dits « intègres ». Cette politique de démission hypothèque très sérieusement l’avenir du pays.
Face à la gabegie et à l’affairisme de la politique politicienne des responsables qui préfèrent assurer leur avenir que celui de leur pays. Ils sont nombreux les Burkinabè qui ne se posent plus cette question car le sauve-qui-peut a gagné les consciences. Pire, beaucoup disent désormais ; « chacun pour soi ». Quel sera l’avenir dans ce pays quand le silence et la complicité de certains contribuent à anéantir l’avenir de leurs propres enfants ?
Au Burkina, certains responsables s’acharnent à tricher avec des phrases « nous allons situer les responsabilités » en lieu et place de sanctionner les coupables. Lorsque nous grattons l’écorce, nos responsables continuent de bâtir le socle du pays sur des alibis. Et le plus grave danger réside dans cette situation teintée de fausse satisfaction des chiffres issus des illusions. Mieux, le tout n’est pas de s’habiller comme le héron de la fable pour être beau aux yeux des bailleurs surtout avec des chiffres d’emprunts qui sont loin de la réalité du terrain.
Comment dans un pays, des responsables qui aiment leur pays peuvent continuer à cautionner des résultats vérifiables uniquement que sur du papier alors que la réalité sur le terrain est différente? Aujourd’hui, la confiance vacille entre gouvernants et gouvernés au Burkina. Et pour rétablir cette soi-disant confiance, le pays a besoin de la race de responsables capables de lui redonner une culture de l’intégrité. Pas celle tant vantée dans les discours mais plutôt celle qui réside dans la pratique. Voilà où demeure tout le malheur de nos responsables nommés à certains départements ministériels.
Depuis l’arrivée au pouvoir du MPP dont on pensait qu’il avait reçu le message du peuple, on est de plus en plus déçu par le comportement de certains hommes commis à de grandes tâches de responsabilité. Puisque certaines pratiques persistent et elles sont même devenues des exemples.
Si aujourd’hui, on fait face à une certaine situation, cela est dû au manque de personnalité des hommes responsabilisés à la tête de certains départements ministériels. Cela aurait été dans d’autres contrées, l’on allait assisté à des démissions parce qu’ils ont failli à leur mission. Mieux, ils allaient se mettre à la disposition de la justice pour que la vérité éclate.
Mais au Burkina Faso, ils ont toujours le courage de se présenter devant le peuple pour chanter ce refrain déjà connu, « nous allons situer les responsabilités ». Cette nouvelle race de responsables continue de piétiner le peu de valeur qui nous reste malgré la nouvelle aspiration du peuple exprimée les 30 et 31 octobre 2014.
La réalité que vit le pays dans l’exécution de certains travaux publics est le reflet de la politique politicienne de nos autorités dans la construction du pays. A l’image d’une chimiothérapie, le pays devra bouter hors de son corps le cancer du laxisme, de l’incivisme et de l’immoralité qui continuent de ronger son système de développement. Il est grand temps pour nos dirigeants d’arrêter de tels comportements et de penser au futur du pays.