A l’occasion du 31e anniversaire de la constitution de la IVe République, l’alliance politique ‘’Ensemble pour le Faso’’ a animé un point de presse ce jeudi 2 juin 2022 pour parler de la situation socio-politique du pays. Cette coalition qui regroupe le mouvement SENS, le PAREN, le PDS, l’APR Tiligré et le PUR, exige entre autres, la libération sans condition de l’ex président du Faso Rock Kaboré, la publication du rapport d’Inata et une transition civile n’excédant pas 24 mois.
Quatre mois après sa prise de pouvoir, le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration peine à répondre aux besoins des populations. C’est dans ce contexte que l’alliance politique ‘’Ensemble pour le Faso’’ a décidé de décortiquer la situation nationale en ce jour marquant l’adoption de la constitution du 2 juin 1991. Cette alliance comprend cinq partis politiques à savoir le mouvement SENS de Maître Guy Hervé Kam, le PAREN d’Abdoul Karim Sango, le PDS d’Aziz Diallo, l’APR Tiligré de Zakaria Soulga et le PUR de Justin Somé.
Pour les conférenciers du jour, le régime du Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba excelle dans l’arbitraire et travaille à effacer les acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015. « Au lieu de travailler à approfondir les acquis engrangés, le pouvoir actuel veut effacer des consciences, toute référence à l’insurrection populaire et à la résistance héroïque au coup d’Etat de septembre 2015. Il faut vite rectifier le tir. Il ne sert à rien de prôner la rupture quand l’on ramène dans le présent et avec orgueil, des pratiques et acteurs qui ont fait leurs preuves de la pire des manières. De plus, il ne sert à rien de menacer les libertés civiques et démocratiques quand en sourdine, on se paie gracieusement sur le dos d’un peuple martyrisé tout en bafouant toutes les règles de légalité qui siéent. Nous avons là affaire à une continuité de la politique faite pour se servir sur le dos des populations qui triment au quotidien » déclarent Guy Hervé Kam et ses camarades.
Pour eux, le MPSR s’inscrit à fond dans l’arbitraire par une politisation et une militarisation excessive de l’administration publique. Le MPSR fait face également aux problèmes de la vie chère marquée par une inflation sans précédent des produits de première nécessité. Guy Hervé Kam et ses camarades accusent le MPSR de ne pas faire assez dans le contrôle des prix des produits de grande consommation, se permettant même d’augmenter les salaires des ministres pendant que les citoyens peinent à se nourrir.
Convaincu que le Burkina Faso ne peut être viable dans une situation de chaos, l’alliance politique ‘’Ensemble pour le Faso’’ a établi de nombreuses exigences.
Sur la crise sécuritaire et humanitaire, l’alliance exige des mesures idoines afin d’inverser la tendance sur le terrain, une gouvernance vertueuse des forces de défense et de sécurité qui unit l’ensemble des FDS et les VDP dans la lutte contre le terrorisme, des enquêtes pour établir la vérité et situer les responsabilités sur les raisons profondes d’autant de pertes en vies humaines au sein des FDS et des populations civiles. Elle exige aussi la publication du rapport sur le drame d’Inata, le retour sans délais de tous les militaires en service dans les administrations civiles au sein de leur administration d’origine qu’est le domaine militaire. Elle demande également la prise de mesures fortes et courageuses dans la prise en charge et la gestion des déplacés internes et la crise humanitaire dans son ensemble. Pour eux, l’Etat doit reprendre la direction de ces opérations abandonnées aux mains des organismes de charité, venus particulièrement de l’étranger.
Sur la question de la vie chère, la coalition exige, des subventions immédiates et appropriées afin de plafonner les prix des denrées de première nécessité garantissant leur accessibilité aux populations, un contrôle plus rigoureux de l’inflation galopante avec une publication hebdomadaire des prix, des sanctions administratives et pénales pour tous les contrevenants à la régulation des prix et la mise en place d’une politique de solidarité nationale qui soulage les ménages vulnérables et les personnes déplacées internes dans le strict respect de leur dignité.
Sur la gouvernance de la transition, l’alliance politique ‘’Ensemble pour le Faso’’, exige la libération immédiate et sans conditions du Président Rock Kaboré, la révision intégrale de la charte de la transition afin de redéfinir de façon plus consensuelle et inclusive le format de a transition notamment ses missions, ses organes et sa durée, laquelle ne devra pas excéder 24 mois au total. Elle exige également l’abrogation du décret illégal, illégitime et inopportun sur la rémunération des ministres.
L’alliance appelle le président Paul Henri Sandaogo Damiba à répondre sans délai à ces exigences, faute de quoi, ce sera au tour du peuple de prendre ses responsabilités. L’alliance ‘’Ensemble pour le Faso’’ appelle par ailleurs l’ensemble des Burkinabè épris de justice et de paix à l’union sacrée dans ces moments éprouvants pour la patrie.