Dans cette tribune, le journaliste Newton Amed Barry estime que « le Conseil Constitutionnel s’est décrédibilisé et a contribué définitivement à vider de sa substance le format démocratique dont il était le gardien ».
Par deux décisions, notre Conseil Constitutionnel a tourné la page du régime Roch/MPP et a ouvert une nouvelle page. Pas seulement celle de Damiba/MPSR, mais celle royale de la Constitutionnalisation du Coup d’État militaire.
Je pense humblement aussi que par cette décision, le CC s’est décrédibilisé et a contribué définitivement à vider de sa substance le format démocratique dont il était le gardien.
J’ai conscience que certains de nos compatriotes ne supportent pas l’esprit critique, surtout quand ils font l’option de supporter de nouveaux « maîtres », ou quand d’autres pensent que leur heure est arrivée et qu’il faut rien faire pour entraver la chance nouvelle qui se présente. Dans les deux cas, les expériences ont montré que ce sont des chimères et des désillusions.
En 2014, j’avais attiré l’attention de nos insurgés (certains m’en avaient voulu à mort) que rien de durable ne peut-être bâti sur le faux, l’omission et la démission.
Comme jusque-là, la posture du MPSR et ses animateurs veut se fonder sur la probité et la droiture, confère le dernier communiqué sur la désignation de deux cadres intègres par Ministère, nous devons à notre avis nous engouffrer dans cette brèche d’intégrité pour conformer tous les actes de la transition pour espérer à la sortie fonder un régime nouveau de droit et d’intégrité.
En politique, plus qu’ailleurs, toutes compromission se paye cash.
Nous devons avoir à l’esprit que la plupart de ceux que nous décrions aujourd’hui, n’ont pas tous, au départ, été des gens mauvais. Beaucoup même étaient plus adulés que ne le sont aujourd’hui Damiba et ses compagnons. C’est l’acceptation dolosive et progressive des compromissions qui a fini par les conduire à la faillite avec le désamour de ceux même qui se proclamaient leurs inconditionnels et le malheur pour notre pays.
Faut-il reproduire les mêmes erreurs et espérer avoir un résultat différent ?
Voilà désormais les termes du débat pour une refondation-renaissance qui va nous prémunir de l’éternel recommencement.
NAB
Je vous invite à lire ci-dessous, une adresse du Pr Soma
……
Chers compatriotes,
Mesdames, Messieurs,
La première décision rendue par le Conseil Constitutionnel le 8 février 2022, portant « Constatation de la vacance de la présidence du Faso » est tout à fait correcte. La deuxième décision rendue le 8 février 2022 par le conseil constitutionnel portant « dévolution des fonctions du Président du Faso » est une catastrophe constitutionnelle. Constater que le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA est chef de l’Etat, est un fait accepté. Mais la dévolution par décision du Conseil Constitutionnel des fonctions de Président du Faso, sans autres formalités démocratiques, dans la démarche utilisée est une catastrophe Constitutionnelle.
Par cette décision, le conseil constitutionnel tue la constitution. Il tue la démocratie. Il tue le droit constitutionnel, en même temps qu’il tue l’autorité du Conseil lui-même. Il est indiqué que le coup d’État est un autre mode constitutionnel et démocratique de dévolution des fonctions de Président du Faso. Comment peut-on faire ça !? Le montage de 2014 a été mal copié. Gageons d’éviter les erreurs techniques qui compromettent tout maintenant.
Pr. Abdoulaye SOMA, Constitutionnaliste
On attend la réaction du conseil constitutionnel