L’association des femmes juristes du Burkina Faso a organisé ce mardi 27 juillet 2021 un panel au profit de plus d’une soixantaine de femmes issues de diverses couches socioprofessionnelles. Cette rencontre se veut être un cadre d’échanges et de partage d’expériences sur la participation des femmes à la vie politique au Burkina Faso.
Dans le but de susciter une prise de conscience collective sur les conséquences de la non-implication des femmes dans les organes de décision, l’association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) a décidé de sensibiliser les femmes sur la question autour d’un panel. L’objectif de ce panel est donc d’outiller 75 personnes issues de l’Assemblée Nationale, des partis politiques, des organisations de défense des droits humains, de la femme, des associations de femmes afin de les inciter à participer activement à la vie politique du pays. Il s’agit aussi de contribuer à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes dans les conseils municipaux et à l’Assemblée Nationale.
De façon spécifique, il s’agit de dresser l’état des lieux, les défis et les perspectives de la situation de la participation politique des femmes au Burkina Faso, de faire le bilan notamment sur les acquis et les insuffisances de la nouvelle loi portant fixation de quotas de 30% de l’un ou l’autre sexe aux élections législatives et municipales au Burkina Faso. Ce panel sera également l’occasion de montrer des bonnes pratiques en matière d’implication des femmes dans les diverses instances décisionnelles à travers la présentation des success stories de femmes leaders africaines et de formuler des recommandations pour une meilleure implication des femmes dans les instances décisionnelles à l’endroit des leaders des partis politiques, des leaders religieux et coutumiers, des organisations de la société civile et des ministères en charge de la mise en œuvre de loi portant quota genre, etc.
Ce panel est organisé dans le cadre du projet « Femmes ! Levez-vous, promotion du leadership et de la participation de la femme à la vie politique au Burkina Faso ». Un projet exécuté par l’AFJ/BF en partenariat avec Progetto Mondo, du réseau Afrique Jeunesse (RAJ) et de l’organisation italienne AIDOS et financé par l’Union Européenne. L’association des femmes juristes du Burkina Faso entend améliorer la participation de la femme à la vie politique du Burkina Faso au sortir de ces échanges.
Pour Clarisse Nadembèga/ Zoungrana présidente de l’AFJ/BF, de nombreux obstacles freinent l’engagement et l’ascension politique des femmes au Burkina Faso. Pour elle, il s’agit notamment de l’idéologie patriarcale dominante, le manque de volonté des partis politiques et les difficultés socio-économiques des femmes qui entravent leur engagement en politique. « A travers le constat que nous avons fait le terrain, les principales difficultés sont le système patriarcal et les pesanteurs socio-culturelles qui font que par l’éducation, la femme est toujours mise de côté lors des instances de décision. Cela se traduit dans sa vie professionnelle et dans son engagement politique. Il y a aussi les difficultés économiques parce que l’engagement politique nécessite aussi des moyens financiers et la plupart n’en ont pas. La mauvaise foi des partis politiques qui refusent de bien positionner les femmes conformément à la loi sur le quota genre », explique-t-elle.
Clarisse Nadembèga/ Zoungrana espère voir un grand pas en avant sur la participation des femmes et des jeunes filles au niveau des instances de décision du Burkina Faso au sortir de ces échanges et partages d’expériences.