Le ministre délégué chargé des Burkinabè de l’étranger, Mme Clarisse Merindol/Ouoba a séjourné du 19 au 23 août 2021 à Bruxelles dans le cadre de sa tournée à la rencontre de la diaspora burkinabè. En Belgique et au Pays-Bas, le ministre Merindol s’est montré solidaire des Burkinabè éprouvés avant d’avoir un moment fort de dialogue direct avec l’ensemble de ses compatriotes.
Le séjour du ministre délégué en Belgique a été marqué par des visites de terrain. Liège est une des villes de la Belgique profondément touchée par les intempéries que la Belgique a connues en juillet dernier. Parmi les victimes, on dénombre des Burkinabè dont les biens ont été noyés dans la montée des eaux. « Le gouvernement a suivi l’évolution de la situation en temps réel à l’époque. Je ne pouvais pas séjourner en Belgique sans faire le déplacement de Liège pour aller apporter le soutien du Burkina Faso à ses fils et filles de la République qui font face à des moments difficiles. Après les inondations, il faut se reconstruire. Et c’est une des phases les plus difficiles » a justifié le ministre.
Remerciements au gouvernement
Fortement mobilisée, la petite communauté des Burkinabè de Liège et environs a dit sa fierté de recevoir un membre du gouvernement. « Nous savons maintenant que nous ne sommes pas oubliés. Malgré la distance et un agenda chargé, le gouvernement, à travers le ministre a montré que la diaspora compte pour lui » a déclaré l’un des sinistré, Ablassé Tiemtoré.
Daouda Sanou, président de l’Association des Burkinabè de Belgique (ABB) a tenu à relever que l’intérêt manifeste des plus hautes autorités du Burkina pour leurs compatriotes fait que ceux-ci sont jalousés par les autres communautés étrangères. « Face à la catastrophe de Liège, seul l’ambassadeur du Burkina a fait le déplacement sur le terrain pour réconforter ses compatriotes. Aujourd’hui c’est un ministre qui est en visite ; Nous ne pouvons que dire merci au gouvernement » a-t-il fait savoir.
Le ministre Merindol a retenu de la visite de terrain, la résilience de nos compatriotes impactés qui ont surmonté le drame et ont repris à vivre.
Août étant la période de grandes vacances, la mobilisation de la diaspora pour la rencontre entre le ministre pouvait être manquée. Mais le 22 août 2021, la salle de réunion de l’Ambassade a été prise d’assaut. Ils sont venus de toute la juridiction des Pays-Bas, du Luxembourg et des quatre coins de la Belgique. C’était l’occasion pour la patronne des Burkinabè de l’étranger de dévoiler la batterie de mesures nouvelles prises par le gouvernement en faveur de la diaspora. « Bientôt, le Haut conseil des Burkinabè de l’extérieur verra le jour. Ce cadre répond à l’ensemble des préoccupations de nos compatriotes vivant hors de nos frontières. Nous voulons qu’ils se l’approprient en s’y impliquant fortement » a souligné le ministre. Cadres d’investissement sécurisés, mécanisme d’accueil en cas de retour, vote des Burkinabè de l’extérieur, etc., aucun sujet n’a été exclu au cours de ces moments d’échanges directs avec le ministre. C’est une diaspora entièrement satisfaite qui est sortie de la rencontre. « C’est la première fois que je prends part à ce type de rencontres. Pour moi, elles ne servaient à rien. Mais là, j’en sors totalement changée » avoue Maya Hema, juriste fiscaliste. Le doyen, Joseph Ouédraogo abonde dans le même sens : « le ministre a parlé vrai ».
Malgré un calendrier chargé, le ministre a été interpellé sur l’appel en détresse d’un Burkinabè vivant aux Pays-Bas. Richard Van De Wal, Burkinabè de mère et Néerlandais de père, il vivait au Burkina avec sa mère à la suite de la séparation du couple. N’ayant vécu avec sa maman depuis l’enfance le gamin ne connaît que Ouaga et ne parle que le mooré et le français. A 19 ans, il est rapatrié seul au Pays-Bas au chevet de son père malade. Dix jours après son arrivée, ce dernier décède laissant son fils seul au monde. Richard hérite des biens de son père dont une grande maison mais ne parlant pas néelandais et étranger à Stein, la ville de son père il est dans le désarroi. Séparé de sa mère restée au pays faute de visa, Richard a vu ses efforts pour la faire venir échouer. Et pour ne pas faciliter les choses, son héritage ne fait pas d’heureux autour de lui. « Avant d’être ministre, je suis mère. Et voir un gamin abandonné ainsi seul dans un contexte pareil ne me laisse pas indifférente. En plus, je suis chargée des Burkinabè de l’extérieur » fait remarquer le ministre. Pour mieux cerner le problème et apporter son soutien au gamin en détresse, le ministre a fait le déplacement de Stein. « C’est une situation sensible et difficile à la fois. Le contexte sanitaire est à l’origine du durcissement des conditions de délivrance de visa. Mais la présence de la mère va permettre au jeune Richard de retrouver un équilibre » constate le ministre Merindol. Promesse a été faite que le cas de ce jeune sera plaidé pour une issue favorable.
Le ministre Délégué a été reçu en audience par le Secrétaire Général du Processus de Rabat le 20 août 2021 d’afin d’échanger sur la question de l’immigration. Elle a par ailleurs reçu des dons de Diallo Fatoumata et de Tapsoba Adeline deux Burkinabè qui ont décidé de mettre la main à la poche afin de porter secours aux déplacés internes du fait de la crise sécuritaire.
Jérémie NION
Attaché de presse à Bruxelles