Le nouveau président de la CENI a pris fonction ce 2 août 2021. A l’occasion, il a livré le discours dont nous vous proposons l’intégralité. Pour lui, « le peuple burkinabè veut des élections réussies. (…), le peuple burkinabè ne veut pas de crises post-électorales »
A la suite du Président sortant Mr Newton Ahmed BARRY, je voudrais commencer par remercier chacun de vous pour avoir accepté sacrifier de votre temps pour être témoin de ce moment solennel qui marque à la fois une fin de fonction et une prise de fonction.
Mesdames et Messieurs, distingués invités,
Permettez-moi à l’entame de mon propos, de remercier au nom de l’ensemble des commissaires nouvellement nommés, les entités qui nous ont mandatés pour être membres de cette Commission Électorale Nationale Indépendante, il s’agit notamment des partis politiques de la majorité présidentielle, ceux de l’opposition politique et la société civile dans ses sous-composantes que sont les communautés religieuses, la chefferie coutumière et les organisations de défense des droits humains. Vous avez porté vos choix sur nos personnes pour prendre en charge la gestion de l’organisation des élections dans notre pays pour les 5 prochaines années, soyez-en remerciés et sachez que la charge si lourde que vous avez placée sur nos épaules, nous aurons des difficultés pour la tenir sans votre support ; et votre support, c’est de nous conseiller, de nous interpeller et aussi de nous soutenir chaque fois que cela sera nécessaire.
Distingués invités,
Je m’en voudrais aussi, de ne pas témoigner en ces instants solennels, notre gratitude au Chef de l’État, qui au regard de la situation difficile que nous avons connue, s’est retroussé les manches pour s’impliquer et aider de façon déterminante pour trouver une issue heureuse. Cette issue heureuse nous permet aujourd’hui d’être là pour prendre en charge les fonctions qui sont désormais les nôtres en tant que commissaire tout court ou et en tant que membres du bureau permanent.
Cette issue heureuse nous permet aussi d’assurer la continuité du service public de l’organisation des élections dans notre pays. C’est tout à son honneur et c’était important de le souligner.
C’est aussi le lieu de saluer la hauteur de vue et le sens élevé d’intérêt général dont ont fait montre les acteurs impliqués, hauteur et sens élevé qui ont permis de parvenir à une solution salutaire pour notre institution électorale.
Distingués invités, mesdames et messieurs,
Notre équipe ainsi constituée est appelée à remplacer une autre équipe qui assumait jusque là les nobles missions de la CENI, il s’agit de l’Équipe des commissaires dont Monsieur Ahmed Newton BARRY en assurait la présidence. Je voudrais au moment où il me passe le témoin, lui rendre un vibrant hommage, lui et l’ensemble des acteurs qui l’ont entouré pour leur contribution à l’ancrage de la démocratie dans notre pays. Il faut le reconnaître, le contexte de l’insécurité et de la pandémie de la COVID ont fait douter plus d’un sur la capacité de notre pays et de l’institution électorale à pouvoir tenir un processus électoral avec succès. Mais le Président Newton avec son équipe s’est battu pour que cela soit une réalité et permette à notre pays de ne pas rater ses rendez-vous constitutionnels importants.
La démocratie a avancé, l’essentiel à savoir la paix a été préservée. C’est un mérite qu’il convient de reconnaître et saluer. A sa suite, je voudrais aussi rendre un hommage mérité à nos devanciers qui eux aussi ont construit les bases sur lesquelles l’équipe sortante comme celle qui entre s’est appuyée pour faire progresser la qualité de nos processus électoraux. On peut citer les plus récents que sont Feu Moussa Michel TAPSOBA et Me Barthelemy KERE qui m’a donné l’opportunité de découvrir cette noble mission de gestion des élections et auprès de qui j’ai beaucoup appris.
Je voudrais dire au Président sortant Newton Ahmed BARRY qu’il devient avec son devancier, des personnes ressources importantes sur lesquelles nous comptons bien nous appuyer dans la conduite des missions qui sont désormais les nôtres.
Distingués invités,
Avec l’équipe des commissaires qui m’entourent, nous prenons les rennes de l’institution dans un contexte pas extraordinairement différent de celui dans lequel a travaillé l’ancienne équipe. Malheureusement, notre pays continue toujours de faire face à l’hydre terroriste qui sème la terreur dans nos populations et contraint beaucoup d’entre elles à prendre le douloureux chemin d’autres localités. Ce contexte est un défi très important pour nous parce qu’il impacte de manière très significative le processus électoral.
Nous le savons, il se profile déjà à l’horizon un rendez-vous électoral, celui de l’organisation de l’élection des conseillers municipaux. Si l’on s’en tient à l’horizon de la fin de mandat des conseils de collectivités prorogés entre temps, nous avons moins d’une année pour dérouler un processus devant nous conduire à ce scrutin. C’est un véritable challenge pour nous parce que contrairement aux autres équipes qui ont souvent disposé d’un temps plus long pour se préparer, se former pour prendre en charge un processus électoral, notre équipe devra y entrer sans tarder. Mais nous le savons aussi, l’excuse « pardonnez-nous, nous venons d’arriver » si elle peut expliquer, ne peut convenir à personne. Le peuple burkinabè veut des élections réussies. Surtout, le peuple burkinabè ne veut pas de crises post-électorales et c’est à ce challenge que nous devons nous mobiliser pour relever avec tous les acteurs.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Pour faire face à ces défis que je viens de citer, mais aussi à tous les autres, nous ne voyons pas d’autres stratégies que de créer une dynamique interne en créant les conditions d’une cohésion entre nous commissaires, entre nous commissaires et le personnel administratif et technique et une cohésion au sein même du personnel. C’est à ce prix que nous pensons, que nous permettrons aux énergies de se déployer au mieux pour le bien de notre processus.
Nous comptons évidemment sur la franche collaboration du personnel technique et administratif dont les compétences et les mérites ne sont plus à démontrer. Ils ont toujours fait montre dans tous les processus d’un sens élevé de sacrifice, d’engagement et d’un don de soi exceptionnels. Je voudrais vous dire que vous êtes notre base, notre appui pour réussir la mission qui nous a été confiée et qui est d’ailleurs la vôtre aussi.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
Cette mission, nous ne pouvons pas la réussir sans le soutien des acteurs dont beaucoup d’entre eux nous ont fait l’honneur d’être présents ce matin.
Il s’agit d’abord de nos mandants, nous osons pouvoir compter sur eux, pas pour prendre des instructions bien évidemment, mais pour prendre leurs conseils et solliciter leur concours à chaque fois qu’un tournant important du processus électoral se présentera.
Il s’agit ensuite de l’État, de l’administration en général, comme vous le savez, la CENI est indépendante certes, mais elle travaille avec des outils dont elle n’assure pas la gestion et n’en a pas la maîtrise. Qu’il s’agisse du code électoral, du budget électoral ou encore la production de la sécurité publique, tous ces outils nous sont fournis par l’État pour nous permettre de dérouler le processus. C’est pourquoi nous souhaitons dès à présent un accompagnement le meilleur possible de la part de tous les services étatiques compétents pour le succès de notre mission.
Au-delà de l’État, nous avons les organisations non étatiques dans leur diversité qui jouent un rôle capital dans la mise en œuvre des processus électoraux dans notre pays. Nous sommes heureux de la présence ce matin de l’un des leaders les plus important à savoir Me Halidou OUEDRAOGO. Nous les appelons à s’engager avec nous dans leur rôle pour relever les défis de l’éducation citoyenne, du monitoring de la violence en matière électorale, de l’alerte précoce et de l’observation des élections. C’est ensemble que nous réussirons à faire avancer notre démocratie dont ils sont les combattants depuis belle lurette.
Enfin, je voudrais nommer les partenaires techniques et financiers amis du Burkina Faso, leurs soutiens dans la mobilisation des ressources importantes qui sont nécessaires à la mise en œuvre du processus électoral est important pour nous. L’organisation des élections requiert des ressources financières et techniques importantes qui peuvent parfois être difficiles à mobiliser dans le cadre des ressources propres de l’État et leur accompagnement a toujours permis d’alléger les charges et de permettre à la CENI d’être efficace et opérationnelle. Nous voulons dans le cadre de ce mandat compter sur leur accompagnement autour des priorités qui sont les nôtres.
Mesdames et messieurs,
Par-dessus tout, nous implorons les grâces du Dieu tout puissant dans tout ce que nous allons entreprendre car nous croyons, si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que travaillent les bâtisseurs, si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes. Alors, nous prions pour qu’Il nous donne à tous la sagesse et la clairvoyance nécessaires pour mieux assumer nos missions. Nous nous recommandons aussi à vos prières.
L’autorité est un service et je nous invite, commissaires et personnel à être au service de la gestion des élections dans notre pays en toute intégrité, objectivité, probité et avec loyauté, honneur et patriotisme ainsi que le prescrit le serment que nous avons prêté devant le Conseil constitutionnel.
Pour clore mon propos, je voudrais encore une fois de plus rendre hommage à Mr le Président sortant pour le travail abattu et les défis relevés. Le personnel avec qui il a travaillé pendant ces cinq années voudraient lui témoigner sa gratitude en lui laissant un souvenir. Je demande à Madame le Secrétaire général qui représente ici tout le personnel, de bien vouloir remettre à Mr le Président, le présent qu’ils se sont organisés pour trouver.
Encore une fois de plus, je vous remercie pour votre présence à cette cérémonie.
Je vous remercie