Le conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou le mercredi 13 avril 2022, en séance ordinaire sous la présidence du président du Faso, Paul Henri Sandaogo. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à l’ordre du jour, attendu des communications orales et procédé à des nominations.
Au titre de la présidence du Faso, le conseil a adopté un rapport relatif portant création, composition et attribution de la coordination nationale des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix. Les comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix sont des structures endogènes chargées de conduire le dialogue avec les groupes armés terroristes en ruptures de dialogue avec la nation.
L’objectif est de prévenir à la mise en œuvre d’un mécanisme permettant la conduite de processus de dialogue en réponse au besoin légitime et pressant d’un retour de la paix dans notre pays. L’adoption de ce décret permet donc la création de la coordination nationale des comités locaux de dialogue et de restauration de la paix.
Au titre de la primature, le conseil a adopté un rapport qui porte modification, attribution et fonctionnement de la maitrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin. Ce décret modificatif permet de rattacher la maitrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin au ministère des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière. Le conseil a adopté un autre décret portant création de la finance inclusive. Ce décret permet de rattache ce fonds au ministère des finances et de la prospective. Ce qui contribuera à ces structures de renforcer la cohérence des missions et à la primature de se recentrer sur sa mission de coordination de l’action gouvernementale.
Au titre du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le conseil a adopté un décret portant condition d’installation, composition, organisation, attribution et fonctionnement de délégation spéciale dans une collectivité territoriale. Ce décret vise la relecture du décret du 30 mai 2013 portant condition d’installation de délégation spéciale. L’adoption de ce décret permet de combler les insuffisances et les difficultés constatées du décret 2013.
Au titre du ministère de la justice et des droits humains chargés de relations avec les institutions, le conseil a adopté cinq décrets de nomination de greffier en chef, de greffe en chef. L’adoption de ce décret permet la nomination de 24 greffiers en chef et de cinq greffes. Un troisième relatif à une autre ordonnance portant autorisation de ratification de rapport de don conclu entre le Burkina Faso et l’association internationale de développement pour le financement du projet filets sociaux au Burkina. Ce projet est d’un montant de 30 millions de dollars soit 16,5 milliards de F CFA.
Le financement de ce projet va permettre d’accroitre le nombre de bénéficiaires composés des ménages pauvres avec des enfants de moins de 15 ans, des femmes enceintes, des ménages affectés ou vulnérables au choc et à l’insécurité alimentaire ainsi que les personnes déplacées internes. Un autre rapport est relatif aux orientations pour une optimisation de l’exécution du budget de l’État exercice 2022 et une meilleure préparation du budget 2023. Ces orientations visent à améliorer la qualité du budget 2022 et de 2023.
Au titre des affaires religieuse et coutumière, il y a eu une communication orale portant sur l’organisation et le suivi du pèlerinage 2022.
Au titre du ministère de la fonction publique, le conseil a adopté un décret portant organigramme type des départements ministériels. Ce décret est une relecture du décret 2016. L’adoption de ce décret permettra une meilleure organisation institutionnelle du ministère et une cohérence de l’organisation administrative avec les effets induits du budget programme.
Sur la mise en place de la coordination des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, le ministre Yero Boly donne des explications.
Mon département a soumis au conseil pour appréciation la mise en place des structures qui ont pour missions d’accompagner des initiatives endogènes parce qu’il a été donné de constater sur le terrain qu’il y a un besoin de dialogue, de communication entre les fils du Burkina Faso en armes contre la nation et des personnalités locales, des personnes-ressources de ces localités. Au niveau du gouvernement, nous pensons qu’il est de leur devoir de saisir cette opportunité et encourager toute initiative de dialogue endogène. Ce qui conduira à un apaisement et surtout un retour de la paix de la paix dans les localités concernées. Je dois préciser qu’il ne s’agit pas de négociation.
Ce n’est pas l’État qui négocie. Ce sont des acteurs locaux qui négocient avec les fils du Burkina Faso. En effet certains ignorent que les combattants dans les groupes armés sont des burkinabè. Dans certaines localités, il est apparu ce besoin entre eux et les leaders des communautés de base. Le gouvernement a pensé utile d’encourager cette démarche et de faire en sorte qu’elle soit coordonnée pour conduire à tous ceux qui accepteraient à déposer les armes et de revenir pour une insertion sociale et professionnelle.
Transfert de la maitrise d’ouvrage de Donsin du premier ministère au ministère des transports, les explications du ministre en charge des transports, Mahamadou Zampaligré. Il faut dire simplement que cette décision a été prise depuis 2009 de rattacher la maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin à la primature. Cela a été fait suite à des querelles et la primature avait décidé d’assumer la coordination et le pilotage de ce dossier. Nous avons décidé de ramener ce dossier au niveau des transports qui abrité donc tous les techniciens et toute l’expertise nécessaires pour le pilotage cohérent de ce projet. L’avantage de ce rattachement au ministère des transports parait comme si on a rendu justice au profit du ministère des transports.
Pour le ministre des affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema à l’issue des rencontres du président du Faso avec les responsables des différentes faîtières religieuses, il y a eu entre autres dénominateurs communs, «l’impératif pour les Burkinabè de s’unir dans la prière, dans la communion chacun en fonction de sa confession religieuse pour prier le créateur».
« Il y’a trois manières d’affronter un conflit : On peut se faire la guerre, on peut s’engager dans le dialogue, on peut également invoquer Dieu pour que dans sa miséricorde, il nous permette de revenir à de meilleurs sentiments. Tous les trois mécanismes peuvent être adoptés et c’est ce que le gouvernement a décidé de faire».
Le ministre Sourwema a souligné que ce ne sont pas des prières imposées mais des prières qui prennent essence à partir des suggestions qui ont été faites au président du Faso. Les prières sont prévues pour vendredi, samedi ou dimanche dans les lieux de culte ou individuellement.