Lors de son passage au Burkina Faso, du 22-25 mai 2021, le ministre ivoirien de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, a répondu aux questions de L’InfoH24.info. Elles sont relatives à la crise communautaire de ce mois de mai en RCI, notamment les violences faites aux ressortissants nigériens à Abidjan et la libre circulation des personnes sur le territoire ivoirien. C’était le 25 mai 2021.
L’InfoH24.info: Quelles sont les mesures concrètes prises par l’Etat pour assurer la sécurité et guérir les cœurs des ressortissants nigériens victimes de violence ces derniers jours en terre ivoirienne ?
Kouadio Konan Bertin : C’est une situation déplorable qui a déjà été condamnée par le premier magistrat de l’État de Côte d’Ivoire. Le peuple nigérien vivant en Côte d’Ivoire est un peuple paisible, qui ne nous a jamais créé des difficultés. Il est à regretter que cela soit arrivé. Vous savez, les mesures ont été prises, elles ont été annoncées, maintenant il faut travailler pour que nous puissions panser les plaies. Ce sont des choses qui arrivent chaque jour dans la vie des hommes, il faut maintenant créer des conditions qu’à l’avenir que cela n’arrive plus. Le président a les choses en mains, il a les dossiers en main.
L’InfoH24.info: Au regard de la manière dont les choses se sont passées, de façon accélérées (ndlr : on parle de morts et des biens vandalisés), et les commentaires suscités, est-ce que cela vous fait peur quant à l’avenir, qu’une situation similaire mette le feu aux poudres ?
Kouadio Konan Bertin: Ce n’est pas seulement la Côte d’Ivoire. Personne n’est à l’abri des manipulations sur les réseaux sociaux, aussi bien au Burkina que partout en Afrique. Ça pose de problèmes réels de l’utilisation des réseaux sociaux, qu’est-ce qu’on en fait en Afrique ?
L’InfoH24.info : Avec ce qui s’est passé ces derniers temps, avez-vous l’impression que certains Ivoiriens ont le cœur meurtri lorsqu’on parle de leurs relations avec certaines communautés étrangères ?
Kouadio Konan Bertin : Pourquoi voulez-vous que les Ivoiriens aient le cœur meurtri lorsqu’il s’agit des communautés étrangères ? Nous sommes une terre d’accueil et c’est en toute liberté que les Ivoiriens reçoivent nos frères des communautés étrangères.
L’InfoH24.info : Lorsqu’on parle de la libre circulation des personnes, certains passagers qui traversent les frontières terrestres ivoiriennes ont l’impression que cela n’est pas une garantie. Ils vont jusqu’à évoquer des checkpoints de police qui ne cherchent pas à contrôler les pièces des passagers, mais à leur exiger de l’argent ? Qu’est-ce qui est fait pour remédier à cela?
Kouadio Konan Bertin : Vous êtes dans le passé, monsieur. Vous êtes nostalgique d’un passé qui n’existe plus en Côte d’Ivoire. Il n’y a plus de checkpoints; vous êtes dans le passé. Nous mêmes sommes venus par la route, il n’y a pas de checkpoints.