De nombreux pays ont suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca par précaution contre le Covid-19, après le signalement d’effets secondaires. Mais que reproche-t-on exactement au vaccin ?
De nombreux pays européens dont la France tout récemment, ont suspendu par précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, après l’alerte d’effets secondaires mais sans lien avéré à ce stade.
Selon le site d’information français Le Point, le Danemark a été le premier pays le 11 mars 2021 à suspendre le vaccin d’AstraZeneca « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées. Il a rapidement été suivi par l’Islande. La Norvège a également suspendu le même jour les injections de ce vaccin, par précaution. Plusieurs cas de caillots sanguins chez des adultes vaccinés y ont été rapportés.
Mais jusque-là, aucun lien entre les effets secondaires et l’administration du vaccin n’ont été établis.
Des cas d’hémorragies cutanées chez les personnes relativement jeunes ayants reçu une dose du vaccin ont été rapportés par les autorités sanitaires Norvégiennes.
La Bulgarie a annoncé le vendredi 12 mars la suspension par précaution des injections, au lendemain des décisions prises par les trois pays nordiques, tandis qu’une enquête est en cours après le décès d’une femme vaccinée.
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Il faut ajouter que de rares cas d’allergies sévères et plus fréquemment des syndromes grippaux, ont été signalés.
En Allemagne, les autorités sanitaires ont rapporté l’avènement de symptômes rares inhabituels chez certaines personnes ayants reçu la dose de vaccin. En effet, des thromboses veineuses cérébrales sont en cours d’étude.
Qu’en est-il de l’Afrique ?
En janvier 2021, l’Africa CDC, l’agence de santé publique de l’Union africaine, a annoncé que le continent avait sécurisé 400 millions de doses supplémentaires de vaccins contre la Covid-19, toutes provenant du vaccin d’AstraZeneca fabriqué par le Serum institute of India (SII).
En tout, si on ajoute les réserves du Covax, l’Afrique pourra compter sur un peu plus de 1,2 milliards de doses de vaccins.
Mais à ce jour, six pays semblent avoir commencé à vacciner : l’Egypte, la Guinée, le Maroc, le Rwanda et les Seychelles et la Cote d’ivoire. « Et dans le cas de la Guinée, cela ne concerne que 50 à 60 personnes » a déclaré John Nkengasong, directeur de l’agence de santé publique de l’Union africaine du centre au cours d’une conférence de presse.
Mais si le vaccin d’AstraZeneca est agréé, son efficacité sur le variant sud-africain B.1.351 a été mise en doute par une étude récente. A tel point que l’Afrique du Sud a décidé de reporter le début d’une vaccination prévue avec AstraZeneca, préférant poursuivre avec le vaccin de la firme pharmaceutique américaine Johnson & Johnson, dont elle a commandé neuf millions de doses.
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La République démocratique du Congo (RDC) a quant à elle aussi retardé le démarrage de sa campagne de vaccination avec ce vaccin, qui était prévue le vendredi 19 Mars.
La firme essaie de rassurer
France24 rapporte que le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l’(OMS) estime qu’il n’y a « pas de raison de ne pas utiliser » le vaccin.
D’ailleurs dans un communiqué, le fabricant rapporte que 37 incidents sur 17 millions de personnes vaccinées ont été relevés en Grande-Bretagne et dans toute l’Union européenne. Pour lui, à ce stade, il n’y a « aucune preuve d’une augmentation du risque d’embolie pulmonaire ou de thrombose veineuse ».