Une fraction du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) se réclamant de l’aile historique du parti était face à la presse ce vendredi 10 décembre 2021 pour parler de la crise qui secoue l’ex parti au pouvoir. Eddie Komboïgo actuel président du parti est de plus en plus isolé.
Cette conférence de presse a été animée par des cadres de la vieille garde du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Il s’agit notamment des vice-présidents comme Topan Sanné, Blandine Sawadogo, Gérard Segda, du député Yhaya Zoungrana, etc. L’objectif de ce rendez-vous avec la presse était de donner de plus amples informations sur la crise interne qui secoue le parti et la suspension par la justice du 8e congrès ordinaire du parti qui devrait se tenir les 4 et 5 décembre 2021.
La gestion du parti par l’actuel président Eddie Komboïgo est passée au crible et remis en cause par Topan Sanné et ses camarades. Pour eux, la gestion du parti par Eddie Komboïgo est chaotique et dictatoriale accompagnée d’une ambition démesurée de la quête du pouvoir d’Etat. Une ambition qui va générer des conflits internes et la démission en cascades des cadres comme Léonce Koné, Kadré Désiré Ouédraogo, Mahamadi Kouanda, Boureima Badini, Luc Adolphe Tiao, etc.
« Notre Président (Eddie Komboïgo ndlr) se montrait impatient, pressé de briguer la magistrature suprême. En un temps record, notre camarade président a transformé le CDP en ‘’un marchepied’’ pour accéder au pouvoir d’Etat. C’est cette ambition fièrement affirmée que va commencer ‘’le massacre de tous les contradicteurs’’. La gouvernance autoritaire et dictatoriale impulsée par le camarade président est la source de toutes les défiances qui plongent notre parti dans une si longue crise», a déclaré Topan Sanné.
L’émancipation du président Eddie Komboïgo qui veut se soustraire de la houlette du président d’honneur Blaise Compaoré est rejetée par l’aile historique qui rappelle que l’actuel président voulait changer le nom du parti, le logo et supprimer les prérogatives du président d’honneur. Selon eux, le président d’honneur est au-dessus du président du parti et est le dernier recours dans les prises de décisions conformément aux textes du parti. Pour eux, avec ses mesures, Eddie Komboïgo veut défier Blaise Compaoré en jetant notamment le discrédit sur l’authenticité des lettres signées par le fondateur et président d’honneur du parti Blaise Compaoré à travers ses déclarations, discours et interviews dans la presse.
Ils accusent également Eddie Komboïgo de semer l’indiscipline au sein du parti en instrumentalisant certains militants et sanctionnant abusivement et intempestivement les contradicteurs. « Le camarade Eddie Komboïgo s’est donné un argument anti-démocratique pour sanctionner tout contradicteur. Les cas Gaston Soubeiga, président de la commission contrôle et vérification et dernièrement les camarades Adama Tiendrebeogo dit Colonel, secrétaire à la jeunesse et de deux de ses adjoints, Abdoul Karim Baguian dit Lota et Gislain Konseiga sont illustratifs », rappellent-ils dans leur déclaration.
Topan Sanné et ses camarades appellent donc le président Eddie Komboïgo « complètement esseulé » à la retenue et à savoir raison garder. Ils l’interpellent à respecter les textes fondamentaux du parti dans l’organisation du congrès dans l’intérêt supérieur du parti.