Les organisations de la société civile, les associations de femmes et de jeunes ont manifesté leur désapprobation face au drame de Banlo ce samedi 03 septembre 2021 à Gaoua, à travers une marche pacifique et silencieuse. Munis de pancartes avec des messages de paix et condamnation les marcheurs ont été reçu au gouvernorat du sud-ouest par le secrétaire général de région Aboubacar Traoré.
Aux sorties des rencontres de sensibilisations et d’échanges avec les différentes sensibilités de la région sur initiative du gouverneur de la région du sud-ouest Emmanuel Zongo, les OSC avaient annoncé une marche silencieuse pour demander pardon aux familles endeuillées et demander justice à ces derniers.
Aussi ils s’engagent à sensibiliser les populations des zones rurales qui n’ont pas encore compris que la justice personnelle est condamnée par la loi. Pour le porte-parole des OSC, Justin Palenfo « nous sommes attristés par ce qui est arrivé à Banlo, nous demandons pardon aux familles des victimes et que dieu apaise leur cœur. Les auteurs de cet acte doivent être punis à la hauteur de leur forfait. ». Puis de rassurer « nous accompagnerons toutes les actions visant à prévenir d’éventuels situations et que plus jamais cet acte ne soit revu dans la région du sud-ouest ».
Les leaders religieux et coutumiers qui ont pris part à cette marche ont tous exprimer leur désapprobation pour ce qui est arrivé. Pour le président de la FAIB, section sud-ouest, Imam Drissa Ouattara « la douleur est grande en ces instants et j’implore les fidèles musulmans à la prière et que nous soyons dans la paix ». Sur la même lancée le représentant de la communauté protestante le pasteur Enoch Sib appelle les uns et les autres à la retenue, à la tolérance et au dialogue en pareille situation, parce que ces incidents fragilisent notre vivre ensemble ». Puis de renchérir « la bible dit : heureux sont les artisans de la paix, et pour cela nous devons travailler pour une bonne cohabitation afin de garantir notre vivre ensemble ».
L’église catholique se veut solidaire de tout ce qui touche la société, et c’est ce qui justifie sa présence en cette marche, nous confie l’évêque du diocèse de Gaoua, Mgr Ollo Modeste Kambou. Pour l’évêque Kambou « cette marche est un sursaut à tous les niveaux, elle nous rapproche les uns des autres et nous ne voulons plus que cela se répète pour une cohésion sociale garantie ».
Pour les coutumiers, au-delà d’engager des actions de sensibilisations pour les populations en zone rurale, des sacrifices seront faits de concert avec les coutumiers de la localité. « Le sang humain versé n’est pas bon signe, la vie est sacrée et nous allons faire des sacrifices en guise de réparations » à laisser entendre le représentant du chef de terre de Gaoua, Samssa Youl.
Les marcheurs ont été reçus au gouvernorat du sud-ouest par le secrétaire général de la région Aboubacar Traoré. « Avec cette marche pacifique, vous aviez prouvé que personne n’approuve ce qui s’est passé à Banlo. Des individus ont posé un acte isolé et c’est l’image de toute la région qui est terni, mais cela ne saurait être l’apanage de toute une région.
Quand on suit les narrations de certaines personnes sur les réseaux sociaux, on a l’impression que c’est la jungle ici. Et pourtant non, des individus ont commis des crimes, ils seront sanctionnés à la hauteur de leur forfait. Travaillons à apaiser nos cœurs, à sensibiliser ceux qui pensent que se rendre justice est une bonne chose. Que les âmes des défunts reposent en paix, que dieu apaise les cœurs des familles endeuillées.
La justice fera son travail … » affirme le secrétaire général de région du sud-ouest Aboubacar Traoré lors de son échange avec les marcheurs.
