Le Burkina Faso est le pays à avoir le plus investi en Côte d’Ivoire en 2023, selon le centre ivoirien de promotion des investissements. Le regain d’investissements burkinabè en Côte d’Ivoire pourraient s’expliquer par une combinaison de facteurs économiques, sécuritaires et géographiques.
C’est la principale information qui est ressortie de la conférence de presse organisée par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire le jeudi 23 février 2024. Décidément, les hommes d’affaires Burkinabè ont le vent en poupe en terre d’Eburnie.
En 2023, le Burkina Faso était le premier pays étranger, à avoir le plus investi en Côte d’Ivoire en 2023, a indiqué Solange Amichia, la directrice générale du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI). Avec 11% des investissements, les hommes d’affaires Burkinabè ont préféré les domaines de la cimenterie, de l’emballage et des transports.
La Turquie arrive en deuxième position, juste derrière le Burkina Faso, avec 7% des investissements. La Chine, la France et le Togo enregistrent chacun 5% d’investissement en 2023. Le bilan général dressé par la directrice fait cas de 1 000,15 milliards FCFA (1,6 milliard USD) d’investissements agréés enregistrés en 2023, contre 742 milliards FCFA (1,2 milliard USD) en 2021, soit une progression de 35%.
Globalement, les secteurs concernés par les investissements sont l’industrie (52,20%), les services (46,90%), et le secteur agricole (0,90%).
Les facteurs qui pourraient expliquer le regain d’investissements burkinabè
La croissance économique forte de la Côte d’Ivoire, la stabilité politique en Côte d’Ivoire et l’instabilité au Burkina, le climat des affaires favorable et les infrastructures en développement sont autant de facteurs qui attirent les investisseurs burkinabè.
La Côte d’Ivoire est l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, avec un taux de croissance annuel moyen de 7% ces dernières années. Aussi, le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs réformes pour améliorer le climat des affaires et attirer les investissements étrangers. Ces réformes ont permis de simplifier les procédures administratives, de réduire les taxes et d’améliorer l’accès au foncier. Cette croissance attire les investisseurs étrangers, y compris les Burkinabè. Le pays a entrepris de vastes chantiers d’infrastructures ces dernières années, notamment dans les domaines du transport, de l’énergie et de l’eau. La Coupe d’Afrique des Nations qu’elle a organisée a permis de voir ces infrastructures de hautes qualités.
Le pays connait actuellement une stabilité politique depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011. Cette stabilité est un facteur important pour les investisseurs qui recherchent un environnement stable et prévisible pour leurs investissements. Par ailleurs, un fait non moins anodin est surtout l’insécurité grandissante au Burkina Faso et au Sahel en général. En effet, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire grandissante due aux attaques terroristes depuis 2016.
Cette insécurité a contraint certainement de nombreux hommes d’affaires Burkinabè à fuir le pays et à investir dans des pays plus stables, et plus proches comme la Côte d’Ivoire.
