La rencontre convoquée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le 9 novembre 2020 avec les représentants de partis politiques en lice pour les élections présidentielle et législatives a été houleuse.
Des partis politiques en lice pour les élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020 au Burkina Faso ont demandé plus de temps pour communiquer la liste de leurs représentants à la CENI. Ils l’ont fait savoir aux responsables de l’institution au cours de la rencontre d’échange du lundi 9 novembre 2020.
Ces formations politiques trouvent le temps à eux imparti (ndlr : 10 jours) pour communiquer la liste de leurs délégués ou représentants dans les bureaux de vote trop bref. « Ce délai est trop bref pour des jeunes partis politiques pour trouver des délégués dans ce laps de temps », lance un responsable de parti politique.
Lire aussi : Elections 2020 au Burkina Faso : Les partis invités à désigner leurs délégués de bureaux de vote
Pour le président de l’instance nationale en charge des élections, Newton Ahmed Barry, le délai de 10 jours imparti aux partis politiques pour communiquer la liste de leurs délégués dans les bureaux de vote est une exigence de la loi. Ce n’est pas le fruit de l’imagination de la CENI, explique-t-il.
« Je vous demande de ne pas me demander de violer la loi. Si le respect de la loi va entrainer des élections mouvementées, alléluia. »
Newton Ahmed Barry, Président de la CENI (9 novembre 2020)
« Situation favorable aux grands partis »
Mais lesdits acteurs politiques persistent et signent. Il y a le Code électoral mais il y a aussi la réalité du terrain. Pour eux, une dérogation à ce délai de dix jours est bien possible.
« La situation actuelle est favorable aux grands partis politiques. Nous, en tant que jeunes partis politiques et sans grands moyens, on a des difficultés pour avoir des représentants dans des bureaux de vote. Je pense que vous pouvez nous donner jusqu’à la veille (ndlr : des élections) pour vous transmettre la liste de nos représentants. Le 12 novembre, ce sera difficile. Le souci, c’est qu’il y a des partis politiques à l’aise qui ont déjà nos représentants. Nous, on ne peut pas trouver des délégués dans des bureaux de vote dans ce bref délai. Les grands partis ont pris tous nos délégués. Puisqu’ils ont plus de moyens que nous », insiste un autre responsable de jeune parti politique.
« Si le respect de la loi va entrainer des élections mouvementées, alléluia«
Face à l’insistance de certains partis politiques dits jeunes, Newton Ahmed Barry assène ses vérités. Il demande à ses interlocuteurs à ne pas « transiger avec la loi ».
« Je suis étonné que des responsables de partis politiques me demandent de déroger au Code électoral qui est une loi. Je vous demande de ne pas me demander de violer la loi. Si le respect de la loi va entrainer des élections mouvementées, alléluia. On organise les élections pour les partis politiques mais on ne peut pas laisser le Code électoral de coté », a martelé le président de la CENI.