Ingénieur de recherche, Wend Dolean Arsène Ilboudo est le Directeur Général des Energies Renouvelables et Efficacité Energétique (DGERE). Cette direction est chargée d’élaborer et de suivre la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’énergies renouvelables et de faciliter l’accès aux services énergétiques fiables et à faible coût au Burkina Faso. Il a été nommé à la tête de cette direction en avril 2020. Homme discret et humble selon ses proches, il est également le Wogodogo Naaba. Dans cet entretien, qu’il nous a accordé, il nous parle des enjeux de l’énergie renouvelable, de sa nécessité pour le pays des hommes intègres et son département.
Les énergies renouvelables sont des énergies « vertes », intarissables à l’échelle de la vie humaine et qui n’ont pas d’impact significatif sur l’environnement martèle le Directeur Général de la DGERE. Les actions mises en œuvre et les projets de son département visent à assurer une indépendance énergétique, l’atteinte de l’autosuffisance énergétique et l’accessibilité de l’énergie au profit de la populations.
Selon M.Ilboudo, l’accès énergétique demeure une priorité pour les plus hautes autorités du pays qui sont engagés pour le rayonnement du secteur des énergies renouvelables dans notre pays. Il souligne que le ministère de la transition énergétique a mis en place des mini-réseaux munis de mini-centrales solaires photovoltaïques dans plusieurs localités rurales du pays.
Les défis du moment sont la mise en place d’un plan énergétique
« Nous travaillons à développer le taux de couverture du réseau électrique par le déploiement des lignes électriques à travers toute l’étendue du territoire national. Nous avons besoin de mettre en place une politique de soutien des localités abritant les infrastructures électriques » selon sa majesté. Il ajoute que depuis 2016, sa direction travaille également à pérenniser les acquis déjà engrangés, mais aussi que plusieurs projets de construction de grandes centrales solaires sont en cours de réalisation sous la supervision de sa direction.
Pour ne citer que ceux-ci, il a pris pour preuve, la construction de cinq (05) centrales solaires d’une puissance cumulée de 176MWc en cours de construction dans le pays et le Parc Solaire à Vocation Régional d’une puissance de 300MWc qui est en cours de développement et qui seront implantés dans les villes de Kaya et de Koupèla.
La lutte contre les mauvaise installations est indéniable
Quant à la lutte contre la mauvaise installation solaire, M. Ilboudo soutient que ce combat passe par la formation des jeunes et ce volet est en cours d’exécution par l’ANEREE qui a procédé à la formation de 2000 jeunes aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, au sortir de leur formation ils ont bénéficié d’équipements. Mais pour avoir des infrastructures de qualité, il faudrait que ces jeunes réalisent les installations avec des équipements de bonnes qualités et c’est en cela l’ANEREE a été chargée de procéder au contrôle qualité des équipements solaires dans le pays.
Le Burkina Faso est prêt pour aller vers les énergies nucléaires
« Se lancer dans le nucléaire est un processus qu’il faut clairement commencer, si nous voulons augmenter notre mixte énergétique. Le Burkina Faso est prêt à entamer le processus. Les conditions à remplir par notre pays seront définies par les études de faisabilités technique et économique à réaliser avant de l’inscrire dans la stratégie » aux dires du directeur. Il précise par ailleurs, qu’il faut adapter les textes pour encadrer le déploiement de ce type de centrales électriques.
Nous avons un potentiel énergétique intarissable
«Si nous avons le soleil et nous dormons toujours dans l’obscurité, c’est qu’il y a un problème » Aussi, ajoute -t-il, l’exploitation des centrales thermiques coûtent très cher au pays ce qui fait de notre pays l’un des pays qui a le coût du kilowattheure le plus élevé malgré le relatif faible coût de l’électricité importé des pays voisins tel que la côte d’Ivoire et le Ghana.
En outre, le Directeur Général annonce que le coût du kilowattheure issu des kits solaires avec stockage sera aussi abordable que ceux importés. Cet objectif sera atteint par la valorisation des acquis engrangées, par l’assainissement du secteur de l’énergie solaire dans notre pays et l’exécution efficace des projets et programmes.
Pour clore ses propos, le premier responsable de la DGERE estime que le développement du Burkina Faso passe par l’énergie. Pour lui, le développement économique passe par le développement énergique et il faut des politiques énergétiques nobles et durables, foi de sa Majesté.
Gérard BEOGO