Le conseil des ministres de ce 22 septembre 2021 a adopté un rapport relatif au décret portant fixation des conditions de la fourniture locale dans le secteur minier. Ce décret fait désormais obligation aux entreprises minières et à leurs sous-traitants d’accorder aux personnes physiques ou morales burkinabè tout contrat de prestation de service, tout en définissant la liste des biens et services assortis de quotas à respecter.
Le Burkina Faso est devenu un grand pays producteur de l’or en Afrique. Mais force est de constater que les retombées réelle de cette production sur l’économie nationale se font toujours attendre. « Vous savez que les ressources minières ne sont pas des ressources renouvelables donc nous avons l’obligation de travailler de telle sorte que nous puissions promouvoir le développement durable » a déclaré le ministre Dr. Bachir Ismaël Ouédraogo.
Pour le ministre Ouédraogo, « on doit travailler à ce que les générations futures puissent sentir les retombées de ces ressources. C’est dans cette perspective que le président du Faso, Roch Kaboré, nous a donné une feuille de route concernant le secteur. C’est de travailler à ce que les ressources qui constituent le premier produit d’exportation au Burkina Faso puissent réellement donc bénéficier aux entreprises locales ».
« Je peux dire qu’aujourd’hui, c’est un grand jour pour notre secteur parce qu’avec ce décret, les sociétés minières ont maintenant l’obligation dans la scène d’achat de réserver un certain pourcentage pour les entreprises locales. Elles doivent veiller à que la manne financière que nous avons puisse bénéficier aux entreprises burkinabè.
Par exemple, si nous prenons, la scène de fourniture des hydrocarbures et des lubrifiants, avec ce décret, les mines ont l’obligation de réserver un certain pourcentage pour les entreprises locales. Il en est de même pour toute la scène d’achat » a-t-il ajouté.
« Nous avons aussi mis en place un mécanisme tripartite qui regroupe les mines, l’administration et les fournisseurs. Ce qui permettra de suivre l’évolution des choses. Dans ce processus, les mines ont l’obligation de donner leur programme d’achat pour l’année n+1. Cette liste va être publiée dans les mois à venir et cela permettra d’avoir une bonne compétitivité des entreprises locales. Nous voulons créer des champignons locaux dans ce secteur à l’image d’autres pays comme le Botswana, et de l’Afrique du Sud » a-t- indiqué.
Pour Bachir Ismaël Ouédraogo, la volonté du gouvernement est de voir des entrepreneurs burkinabè devenir des propriétaires de mines qui vont travailler à ce que sur toute la chaîne, il y ait des Burkinabè qui produisent. « Pour la première fois, avec la mine de Orzone Bomboré, c’est un Burkinabè qui va construire la mine de A à Z ».
Le ministre en charge des mines et carrières a lancé un appel aux opérateurs économiques. « Nous vous demandons de vous donner la main, de mettre en place des coalitions pour lever suffisamment d’argent et répondre aux standards des miniers. Nous allons travailler sur la réglementation pour les accompagner mais la balle aussi est dans leur camp », a-t-il conclu.
Rappelons que le décret vise l’application de la loi 036/2015 du 26 juin 2015 portant code minier du Burkina. Il dispose en son article 101 que les titulaires de titres miniers ou d’autorisation ainsi que leurs sous-traitants accordent la préférence aux entreprises burkinabè pour tout contrat de prestation de services ou de fournitures de biens à des conditions équivalentes de prix, de qualité et de délai.