Depuis ce lundi 13 décembre 2021, le Burkina Faso a un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Lassina Zerbo. Le défi sécuritaire, la bonne gouvernance, la réduction du chômage et de la cherté de la vie sont les principales attentes de quelques Burkinabè qui ont bien voulu se prononcer sur la question.
Fort de 26 membres, le nouveau gouvernement piloté par Lassina Zerbo est fortement attendu sur de nombreux sujets. Il s’agit de relever le défi de la crise sécuritaire, lutter contre la corruption, la mal gouvernance, le chômage et améliorer les conditions de vie des Burkinabè, etc. Un gouvernement ‘’resserré’’ de l’avis du président du Faso qui l’avait promis dans l’une de ses adresses à la nation au lendemain du drame d’Inata.
Dans ce nouveau gouvernement, on note le départ de 19 ministres et l’arrivée de dix nouveaux ministres dans ce deuxième gouvernement du second mandat du président Rock Kaboré. Interrogés sur leurs attentes par rapport au gouvernement de Lassina Zerbo, quelques Burkinabè ont bien voulu nous livrer leurs principales préoccupations. De façon générale, la question sécuritaire, la gouvernance vertueuse, le chômage, le train de vie de l’Etat, la question des déplacés internes et des veuves et orphelins des soldats tombés au front pour la patrie sont entre autres les principales questions soulevées par ces Burkinabè.
Cynthia Marcelline Da apprécie d’entrée la réduction du nombre de ministres et le retour à l’exécutif de Rosine Sori/Coulibaly. « Face aux défis actuels, il fallait réduire le train de vie de l’Etat et le président du Faso l’a bien compris en réduisant le nombre de portefeuilles ministériels. J’apprécie aussi le retour de certaines grandes figures politiques burkinabè à l’image de Rosine Sori/Coulibaly qui se soucient du bien-être de l’ensemble des Burkinabè. L’entrée au gouvernement de nouvelles têtes comme Valérie Rouamba/ Ouédraogo est fort appréciable », a-t-elle déclaré. Elle regrette tout de même le départ de certains ministres comme Eric Bougma qu’elle qualifie « d’hommes de conviction et de terrain ».
Pour Daouda Tiendrebeogo, enseignant de profession, le défi est plus humanitaire. Il s’agit pour lui, de rapprocher la population par des travaux d’intérêt communautaire, relier les villes par des systèmes d’informations populaires et tenir compte des alertes sur les réseaux sociaux afin de pouvoir freiner l’hydre terroriste. Daouda Tiendrebeogo appelle à la réduction du train de vie du gouvernement par l’adoption d’un style de vie révolutionnaire. Il demande également la contribution des autorités coutumières dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.
De son côté, Ibrahim Billa étudiant en communication et journalisme à l’Université Joseph Ki-Zerbo trouve toujours ce gouvernement pléthorique, lui qui espérait au maximum 20 ministres dans ce nouveau gouvernement. Il appelle par ailleurs le nouveau gouvernement à se pencher sur les questions de sécurité et de corruption. « Concernant mes attentes, c’est d’abord la question sécuritaire que je veux voir le premier ministre et son équipe consentir assez d’efforts pour inverser le rapport de force en faveur de nos FDS. Outre cela, je tiens à ce que le premier ministre fasse de l’opération mains propres annoncée par le président du Faso, son cheval de bataille. Qu’il soit intransigeant avec tous les ministres sur la question de la gouvernance vertueuse, tout en étant lui-même exemplaire afin de mériter la confiance des citoyens », explique-t-il.
Brigitte Tankoano également étudiante en communication et journalisme à l’Université Joseph Ki-Zerbo attend de Lassina Zerbo et son équipe, la lutte contre l’insécurité, la réforme du système éducatif burkinabè, la création d’emplois pour les jeunes et la fin de la corruption au sein des ministères. Un avis partagé par son camarade Emmanuel Sawadogo qui attend de ce nouveau gouvernement des actions concrètes pour faire avancer le Burkina Faso.
Adissa Maïga, étudiante en droit à l’Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso est d’office rassurée par le CV du premier ministre Lassina Zerbo. Pour elle, les principaux défis actuels auxquels le nouveau gouvernement doit s’atteler à résoudre sont la question sécuritaire, la question de la hausse des prix des produits de première nécessité et la question des déplacés internes. Il s’agit donc de travailler à restaurer la sécurité dans les zonés sous emprise des terroristes, à baisser les prix des produits comme le riz, l’huile, trouver du logement et de la nourriture pour les déplacés internes.
Elle appelle aussi à prendre en charge les orphelins des déplacés internes aussi bien sur le plan psychologique que de l’éducation afin qu’ils ne soient pas des proies faciles pour les groupes armés terroristes. Adissa Maïga demande au nouveau gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de permettre aux familles des soldats tombés au front pour la patrie, de rentrer en possession de leurs droits (argent) de façon transparente et diligente. Toute chose qui permettra de prendre soins des orphelins, des veuves et de rassurer les soldats qui partent au front pour défendre la patrie.