Le ministre de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation, des ressources animales et halieutiques était face à la presse ce vendredi 14 janvier 2022 pour parler de la grippe aviaire qui sévit dans certaines régions du pays.
Après les épizooties de 2006 et de 2015, la grippe aviaire a refait surface au Burkina Faso selon le ministère de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation, des ressources animales et halieutiques. L’introduction à travers les oiseaux migrateurs au niveau des sites de rassemblement et les points d’eau, l’introduction à travers l’importation de volailles ou de produits aviaires frauduleux des pays voisins sont les principales causes de cette nouvelle apparition de la grippe aviaire au Burkina Faso.
La maladie a déjà occasionné des mortalités importantes de volailles au sein des élevages traditionnels et modernes dans plusieurs localités du pays. Le ministre Moussa Kaboré a dont fait le point de la situation de la grippe aviaire au Burkina Faso, le plan de riposte contre la maladie, les bonnes pratiques à adopter et les mesures d’accompagnement aux acteurs de la filière avicole.
Selon les chiffres du ministère des ressources animales, 42 foyers confirmés de mortalité de volailles causées par le virus de la grippe aviaire dans certaines localités du pays. La maladie a été confirmée en fin d’année 2021 et est hautement pathogène pouvant décimer 100% de l’effectif de la volaille et des oiseaux touchés. A la date du 7 janvier 2022, 2 foyers ont été détectés dans les Balés dans la région de la Boucle du Mouhoun, 1 foyer dans la Léraba dans la région des Cascades, 11 foyers dans le Sanguié et 1 foyer dans le Boulkiemdé dans la région du Centre-Ouest, 7 foyers dans le Kadiogo dans la région du Centre, 2 foyers dans le Bazèga, 2 foyers dans le Nahouri et 13 foyers dans le Zoundwéogo dans la région du Centre-Sud. 1 foyer dans le Passoré dans la région du Nord et 2 cas dans l’Oubritenga dans la région du Plateau Central ont été également détectés.
Selon Moussa Kaboré, ministre de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation, des ressources animales et halieutiques, son incidence est essentiellement économique et nutritionnelle respectivement pour les éleveurs et la population. Pour lui, le virus de la grippe aviaire menace l’ensemble du cheptel aviaire burkinabè estimé à 52 millions de têtes. A ce jour, la grippe aviaire a occasionné au Burkina Faso, des mortalités d’environ 500 000 volailles et une perte de 1 380 222 plaquettes d’œufs de consommation estimées à environ 4 780 000 000 FCFA, toutes espèces de volaille confondues. Cette crise engendre également des pertes d’emplois des acteurs de la filière volaille comme les bassecouriers, les commerçants, les collecteurs, les détaillants, les transformateurs, etc. Elle impacte donc négativement la sécurité alimentaire et le climat social selon le ministre Moussa Kaboré.
Par conséquent un plan de riposte a été élaboré et mis en œuvre par le gouvernement pour contrer la dissémination de la maladie. Selon Moussa Kaboré, des abattages systématiques, des enfouissements et des incinérations sont faits car il n’y a pas de remède contre la maladie. « Dans les sites où la présence de la maladie est confirmée par les services vétérinaires ou de la santé, il est procédé au recensement de la volaille, à l’abattage, à l’incinération et à l’enfouissement des volailles et d’autres oiseaux morts. Il s’ensuit une désinfection des locaux d’élevage concernés. Le plan de riposte prévoit la surveillance des sites de rassemblement des oiseaux sauvages et la capture d’oiseaux malades ou blessés à des fins de prélèvements biologiques pour des analyses de laboratoire», explique-t-il.
Pour empêcher l’introduction de la maladie dans les sites d’élevage et sa propagation, il est recommandé aux producteurs d’éviter les contacts de la volaille entre différents élevages et avec d’autres animaux (chiens, porcs, chats, rongeurs, etc.), de rassembler et détruire les volailles mortes sous le contrôle des agents vétérinaires, de se garder de vendre de la volaille ou tout produit issu d’un élevage infecté, isoler les volailles malades, signaler tout cas de mortalité suspecte aux services vétérinaires, etc.
« Nous invitons la population à adopter les bonnes pratiques pour se protéger de la grippe aviaire, notamment le lavage des mains, le port des masques, ne pas manipuler la viande de volaille morte, éviter d’en consommer ou manger de la volaille bien cuite. Si l’eau utilisée pour la boisson provient de réservoirs à ciel ouvert, il est vivement conseillé, conformément aux Directives OMS de qualité pour l’eau de boisson, de traiter l’eau et de la désinfecter, porter des gants avant de manipuler la volaille morte, éviter que vos mains ne touchent une partie du corps surtout la tête, éviter que la viande soit saignante et éviter de s’approcher des enclos contaminés, etc. », a souligné Moussa Kaboré.
La grippe aviaire peut se transmettre de façon exceptionnelle à l’homme. « Le virus de la grippe aviaire peut se transmettre exceptionnellement à l’homme, lors de contacts fréquents et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés sans utiliser de mesures de protection (équipements de protection individuelle tels que masques, gants). Chez l’homme, la grippe aviaire se manifeste par la fièvre, la toux, des douleurs musculaires, des infections oculaires et respiratoires. Ces signes sont surtout observés chez les personnes en promiscuité avec les volailles malades ou mortes», a rappelé Moussa Kaboré.
Le gouvernement entend maintenir une veille permanente par la surveillance de la maladie dans les sites d’élevage, au sein de l’avifaune et les oiseaux migrateurs et chez l’homme. Les cas suspects ou confirmés de contagion humaine seront isolés et traités conformément au protocole établi. La lutte contre la grippe aviaire passe par l’adoption de bonnes pratiques par tous les acteurs selon Moussa Kaboré.
Les éleveurs victimes de la maladie de grippe aviaire et recensés par les services vétérinaires seront pris en charge et indemnisés par le gouvernement burkinabè. «Le gouvernement restera aux côtés des acteurs de la filière avicole pour la gestion de l’épizootie. Toutes les actions de riposte prenant en compte l’acquisition d’équipements de protection, de matériel d’incinération et de désinfection, de consommables de laboratoires, y compris les frais d’analyses, sont totalement prises en charges par l’Etat et ses partenaires. En sus, les producteurs seront indemnisés pour les volailles abattues conformément à la règlementation en vigueur. Le gouvernement activera les mécanismes et instruments de financements du secteur agro-pastoral et de gestion des crises à l’effet de relancer la chaîne de valeur avicole au bénéfice des acteurs », a déclaré Moussa Kaboré, ministre de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation, des ressources animales et halieutiques.