Suite à la présentation de son livre « Foubé ou la croisade des femmes», le 11 septembre 2021, à Ouagadougou, Hamidou Zongo, l’auteur revient sur les circonstances de la rédaction de l’ouvrage, dans cette interview.
L’InfoH24.info : A quand remonte votre passion pour l’écriture ?
Hamidou Zonga : Ma passion pour l’écriture est née depuis mes premiers pas à l’école primaire. J’ai été toujours séduit par les textes que nous étudions. Chaque fois, je me demandais, mais, comment les gens font-ils pour pouvoir écrire beaucoup de lettres sur du papier blanc ?
Mes camarades riaient de cela. Pendant ce temps, notre maître prenait le soin de nous expliquer qu’il s’agissait de personnes qui ont réfléchi pour produire ces textes. Et ces gens sont appelés »Écrivains ». Alors, j’ai dit à mon maître du primaire, notamment en classe de CE1 qu’un jour, je serai moi aussi Écrivain. J’écrirai des livres afin que les gens me lisent. Et voilà ce rêve d’enfant qui devient une réalité aujourd’hui.
Pourquoi avoir choisi le titre « Foubé ou la croisade des femmes »?
Le titre se justifie du fait du rôle fondamental que joue les femmes déplacées internes sur les différents sites d’accueil. C’est une sorte d’hommage mérité que je voudrais bien leur rendre pour le sacrifice qu’elles consentent au quotidien afin de soutenir leurs familles. Ce sont les femmes qui jouent désormais le rôle de chef de famille. Même si d’aucuns refusent d’admettre cette vérité.
Quel est le contenu de l’œuvre ?
L’ouvrage dépeint les tristes réalités des populations déplacées internes au Burkina Faso, principalement de ce petit village appelé Foubé, situé dans la province du Sanmantenga, région du Centre-nord, au Burkina Faso. Des hommes massacrés, des forces de défense et de sécurité tuées, des femmes violentées sans oublier des enfants affamés, malnutris, maigrichons et malades, c’est un livre qui ouvre une brèche sur les attaques terroristes au Burkina Faso depuis 2015, et qui continuent d’ailleurs d’endeuiller des familles innocentes.
A qui s’adresse l’œuvre ?
Cette œuvre s’adresse à toute personne éprise de paix, d’amour, de juste. Ce livre est adressé d’une part aux institutions nationales et internationales, aux organismes internationaux agissant dans l’humanitaire. Il les aidera à avoir une autre lecture de la situation des déplacés afin de mieux organiser et réorienter leurs actions d’assistance à ces personnes. D’autre part, ce livre apparaît comme une alarme qui éveille les consciences de la jeunesse Africaine à un sursaut patriotique, afin de contrer cette nouvelle recolonisation de l’Afrique bien orchestrée par ceux que nous appelons » les grandes puissances ».
Ecrire ce livre, est-ce un devoir moral ou de journaliste ?
Lire ce livre, c’est se découvrir. C’est également, savoir que la situation actuelle du Sahel ne doit plus être une simple question de gouvernement. Mais d’actions citoyennes.
Bien évidemment. Ce livre était un devoir moral et patriotique pour moi. Parce que depuis le début des attaques terroristes au Burkina Faso, j’ai toujours nourri l’ambition d’écrire quelque chose de tangible, de palpable et de concrète, afin de marquer cette page sombre de l’histoire de notre pays qui s’ouvrait. En tant que jeune journaliste, je me disais toujours qu’il serait bien d’aller au-delà de mon travail quotidien. Mon but ultime était de trouver un moyen conséquent pour soutenir un tant soit peu, mes concitoyens. Ainsi est née l’idée de ce bouquin qui apparaît comme un produit social qui nous permettra de récolter des fonds pour soutenir nos parents en situation de difficultés.
Le principal message que je voudrais faire passer, c’est un appel à l’éveil des consciences pour une synergie d’action contre le mal qui ronge notre pays. C’est un appel à l’éveil de conscience agissante pour un Burkina nouveau plus solidaire dans la différence. Car, la situation actuelle du pays doit interpeller chaque citoyen à dégager son génie créateur, afin de contribuer à redonner le sourire aux déplacés internes du pays.
Vos futurs projets
Nos projets, d’abord nous allons sillonner les grandes villes du pays, rencontrer les jeunes, les élèves et les étudiants pour partager un message de paix, de patriotisme et de solidarité. Ensuite, nous allons faire un don de dix(10) tonnes de vivres aux populations déplacées internes des cinq régions les plus frappées par le terrorisme. La région du Nord, Centre-nord, Sahel, l’Est et la Boucle du Mouhoun après la vente de notre livre.
Enfin, nous allons développer des initiatives pour voir dans quelle mesure des personnes de bonne volonté d’ici et d’ailleurs pourraient parrainer les enfants déplacés internes. C’est-à-dire assurer leur éducation, leur formation aux métiers d’avenir, etc. Car ne l’oublions pas, si nous ne faisons pas attention, ce sont ces enfants qui, bon gré mal gré viendront s’attaquer au pays. Chose que nous ne souhaitons pas. Ces enfants sont nos enfants, nos petits frères. Donc nous avons tous une dette morale à payer pour leur avenir.
Le livre coûte symboliquement 3 000 FCFA. Vous pouvez l’avoir dans les grandes librairies du pays. Aussi à la maison Plum’Afrik au 78 90 64 08 WhatsApp.