Après le lynchage des fonctionnaires du CCVA à Banlo (Bouroum-Bouroum), l’Infoh24.info a tendu son micro, au directeur de publication de Bafujiinfo, Mathieu Dalou Dah. A travers cet entretien, il nous livre son sentiment suite à ce triste incident.
L’InfoH24.Info : Comment avez-vous vécu les évènements de Banlo, ces derniers jours ?
Mathieu Dalou Dah : J’ai vécu difficilement ce drame survenu à Bouroum-Bouroum. Je ne peux m’imaginer qu’on donne la mort à trois personnes dans cette situation. Au cours de cette période, j’ai eu du mal à dormir.
Également, j’ai eu du mal, à cause des propos en lien avec cet évènement ; j’ai été touché par les réactions des gens qui ont traité les populations du sud-ouest comme des barbares, des sauvages. Cela m’a mis mal à l’aise. On peut avoir une brebis galeuse dans sa bergerie, mais cela ne veut pas dire que tout le monde est ainsi. J’ai été fortement choqué par la situation. Au-delà des condamnations, le lynchage n’est pas un fait de la région du sud-ouest.
On l’a vu dans d’autres localités comme Pama, Cinkansé, Pouytenga, Banfora, Nafona, Diébougou, Bobo-Dioulasso, et le dernier en date est celui de Koulpélogo, où un VDP a tué deux personnes. Par ce fait, on ne peut pas dire que tous les VDP sont mauvais ou tous les habitants desdites localités sont mauvais. Souvent les gens posent les actes et après se rendent compte qu’ils sont allés à l’extrême.
C’est un drame qui est à condamner absolument et il faut travailler à la sensibilisation. On a vu des zones dans lesquelles, on a arrêté des voleurs et par la suite les populations ont voulu se rendre justice.
Alors que faire face à ces incidents ?
La première des choses, c’est ce qu’on a fait, c’est-à-dire la condamnation. Les députés, les autorités ont condamné l’acte expliquant que cela relève d’une autre époque. Aussi, il faut la justice, il faut rendre justice, quitte à faire un procès public, afin de dissuader les contrevenants. Ensuite, il faut la sensibilisation, des communications en langues nationales. Il faut échanger les mentalités. Lorsqu’il y a plusieurs cas d’accidents sans justice rendue, les informations passent vite dans les villages et cela entraine des mécontentements.