Une question pour la députée Workya Rouamba, relative à l’incendie des locaux des filles de joie de tampouy, par les jeunes en colère, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2021.
Infoh24 : Dans la nuit du 24 au 25 décembre dernier, les jeunes de Tampouy ont brulé un coin des filles de joie. Quelle est votre impression ?
Workya Rouamba : Les hommes créent l’opportunité, les femmes y adhèrent. Mais tout ça c’est la pauvreté et la misère qui entrainent cela. Le résultat de ça, c’est la frustration. La pauvreté et la stigmatisation poussent les gens, aux gains faciles. Mais je n’appelle pas le travail des filles de joie gain facile, ce que ces filles de joie font, c’est un travail. Vous vous imaginez aller transporter un poids ? des odeurs ? Et une salive, ce n’est pas simple. Je comprends aussi la colère des burkinabè. Quand ça se passe dans un quartier, de surcroit, des habitations, vous avez des enfants, des filles qui grandissent et qui observent. Quelle éducation, vous pouvez donner à ces enfants-là ? Donc, ces pratiques-là, influencent la vie de nos enfants.
A défaut de supprimer ça complètement, trouver un coin, en dehors des concessions familiales. A même temps, tous les vices se retrouvent là-bas et des viols nos enfants peuvent en subir. C’est des hommes qui ont suscité et des femmes y ont adhéré. Vous ne verrez pas une femme de son propre chef, prendre l’initiative d’aller passer une chambre pour passer du temps avec un homme. Généralement, c’est dans l’autre sens. A même temps, ceux qui devraient interdire cela, c’est eux qui encouragent cela. Comme on le dit souvent, c’est le plus vieux métier du monde. Il faut que cela s’éloigne de la vie de nos enfants. La colère des résidents est vraiment justifiée. Ils ne voudraient pas que leurs enfants copient ces genres de pratique, c’est ce qui les a poussés à cela. Fort heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine. C’est du matériel qui a été détruit et ceux qui l’ont fait ont signifié qu’ils ont mis en garde le propriétaire des lieux. Je n’applaudie pas, mais je ne blâme pas aussi.