Le Premier ministre Choguel K Maïga a été devant les députés du conseil national de transition pour exposer le bilan de son gouvernement. L’anti occidental devant les députés a changé de ton et de posture concernant certains partenaires à savoir la France, la MINUSMA, la CEDEOA, l’UEMOA. Ce revirement de 180° du Premier ministre donne l’impression qu’il prépare maintenant son avenir politique au détriment de ce populisme béant et patriotisme étréci.
La posture et le changement de ton du PM Choguel K. Maïga témoignent les prémisses du divorce entre lui et le président de la transition Assimi Goïta. Utilisé comme le bouc émissaire pour narguer la communauté internationale, le président Goïta a compris qu’il faut revoir les choses pour éviter le pire et surtout éviter de continuer à faire encore un peuple déjà meurtri. Pour rectifier le tir, il compte s’en débarrasser de ce Premier ministre persona non grata sur la scène internationale pour se donner une nouvelle dynamique.
Goïta tente de se réconcilier avec la communauté internationale au grand dam de son Premier ministre Choguel qu’il a utilisé comme la boite de pandore. Devant ce revirement du président de la transition, le PM Choguel n’a d’autres choix que de changer de posture et de ton car depuis son accession à la primature, il a contribué à deviser.
Avec une politique calquée sur du populisme sans une maitrise réelle du domaine économique, le PM Choguel a surfé sur le populisme pour amener le peuple malien petit à petit dans une situation difficile. Sinon comment comprendre que c’est au moment où la rue ne désemplit pas de manifestants pour demander fondamentalement quatre choses, à savoir le retrait du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie en tournant dos à l’UEMOA, le non renouvellement du mandat de la MINUSMA et enfin la rupture totale avec la France, que le PM Choguel K Maïga défend devant le CNT toutes ces organisations pourtant bannies par ses partisans. Au peuple malien de tirer toutes les conséquences de tel agissement du PM.
Pour déjouer le double jeu est que devant les députés du CNT, Choguel a fait fi à toutes les propositions faites par des manifestations qui sont pourtant sorties suite à l’appel du gouvernement. Et c’est maintenant il soutient qu’il n’est pas question de quitter la CEDEAO encore moins d’envisager la création d’une quelconque monnaie. Pour ce qui concerne le renouvellement du mandat de la MINUISMA, il se dit très favorable.
Quant à la France, le PM est d’accord pour une renégociation autour de l’accord de défense. De toute façon, il a intérêt à revoir les choses car avec le retour de Macron à l’Elysée, les autorités maliennes auront fortes à faire pour ne pas se faire vomir par leur propre population. Surtout qu’ils sont dans un flou vis-à-vis du peuple malien.
Devant le changement amorcé par le PM. Nous sommes à meure de conclure que le PM est en chute libre. Pire, il semble n’est plus être dans les tabliers du Colonel Assimi Goïta, président de la transition ? Face à une telle descente, il est temps pour lui de préparer son après primature car son travail de désunions au sein des Maliens ne passera pas comme une lettre à la poste.
Il doit rendre des comptes aux Maliens. Conscient de la situation qu’il a lui-même créée, Choguel K Maïga pour se rattraper est aujourd’hui en campagne de séduction avec ses anciens ennemis comme la France et les organisations sous régionales. Après les partenaires, il va mettre le cap au niveau de la classe politique malienne et la société civile.
Deux structures qui sont totalement en désaccord avec lui à cause de ses mauvais agissements depuis son arrivée à la primature. Sachant bien que la vengeance est un plat qui se mange à froid, le PM Choguel qui n’est d’ailleurs pas blanc comme neige pourrait avoir des ennuis judiciaires à moyen et à long terme. Pour réellement aller vers le Mali Koura, pour ce Mali Koura ne soit pas une utopie.
Après le passage du PM devant le CNT, le Colonel Assimi Goïta devrait rebattre les cartes et repartir sur une nouvelle base en expliquant au peuple les erreurs commises. Dans la gestion d’un pays, il faut comprendre qu’en politique le jusqu’auboutisme ne paie pas et généralement il n’aboutit qu’au désastre. L’isolement diplomatique du Mali sur la scène internationale, les sanctions des organisations sous régionales et régionales, la brouille diplomatique avec l’Occident ne faciliteront jamais l’essor du pays.