Depuis l’annonce des sanctions par la CEDEAO et l’UEMOA, le ton monte à Bamako. Le 14 janvier 2022, les Maliens ont fait une démonstration de force à travers un grand rassemblement suite à l’appel de la junte. Cette manifestation a connu une forte mobilisation. Ce soutien va-t-il durer jusqu’à quand ? Le pays a-t-il les ressources nécessaires pour faire face à la situation. Beaucoup de questions avec peu des réponses. Et dans cette situation, le Mali risque grand en voulant mettre la barre très haut. D’où cet appel à la junte de redescendre sur terre pour faire face à la réalité du peuple Malien.
En effet, dans les agissements de la junte, il y a un paradoxe qui interpelle les uns et les autres à redescendre sur terre pour affronter la réalité. La transition appelle à la lutte pour l’indépendance et à la souveraineté du Mali. Et en même temps, c’est une autre puissance étrangère (la Russie) qu’elle fait appel pour lutter afin de libérer le pays.
Certes les Maliens sont libres de choisir le chemin qui leur convient. Mais la junte aussi n’a pas le droit de s’isoler dans un monde où on parle de village planétaire. Surtout dans un monde où personne ne peut plus vivre en vase clos. Le président de la transition, le colonel Assimi et ses hommes doivent éviter de se laisser prendre dans le piège des personnes qui bénéficient actuellement des privilèges du pouvoir et qui par tous les moyens veulent les garder
Depuis un certain temps, le ton monte entre Maliens mais aussi entre les Maliens et certains partenaires de l’extérieur faisant courir le véritable risque d’un isolement total après les sanctions internationales prises contre le Mali. Il est impératif d’ouvrir la voie du dialogue et ne pas laisser la situation s’envenimer davantage. La réalité du pouvoir est tout-autre. Ce dialogue c’est d’abord sur le plan national car, il est clair que tous les Maliens ne soufflent pas dans la même trompette en ce qui concerne non seulement la durée de la transition mais aussi la façon avec laquelle le pays est en train d’être dirigé.
Partant de ce constat à l’interne, le dialogue doit s’ouvrir avec les autres de l’extérieur sur la base d’un langage véridique. Car, si ce dialogue a été rompu, c’est parce que les parties ne se faisaient plus confiance. Et le point de discorde c’est bien la durée de la transition et le respect des engagements pris. Tout partenariat solide est bâti sur la confiance et la vérité.
Sans ces éléments, le mensonge devient un déclencheur de tempête. Alors, redescendons sur terre pour s’assoir autour d’une table de négociation pour trouver les voies et moyens pour sauver le Mali. Le revers de la médaille dans de pareilles situations apporte des moments plus difficiles surtout avec plusieurs inconnus. Face à la situation malienne, nous devrons travailler à éviter de perdre le chemin.