22 décembre 2024
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Mali-France : Éloignons nous des postures victimaires et revanchardes !

La détérioration des relations entre le Mali et la France a atteint un axe d’aller-retour avec la sommation faite au diplomate français en poste à Bamako depuis 2018, Joël Meyer de quitter le sol malien dans un délai de 72 heures. Cette décision fait suite, selon les autorités maliennes, à des déclarations injurieuses dont des responsables français se sont rendus coupables ces jours à l’égard des dirigeants maliens. Est-ce le point du non-retour dans la dégradation des relations entre le Mali et la France? Éloignons nous des postures victimaires et revanchardes !

Après le contingent danois de la Task force Takuba, la crise diplomatique entre Bamako et Paris a pris une nouvelle dimension le 31 janvier 2022. Cette crise a été accentuée par cette sortie manquée du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian le 27 janvier 2022 qui avait critiqué la posture des autorités maliennes de la transition : « cette junte est illégitime et prend des mesures irresponsables(…). C’était sans compter la réplique de son homologue malien, Abdoulaye Diop qui à son tour estime inacceptable « ces insultes et ces propos empreints de mépris ».

En effet, avec cette décision des autorités maliennes de renvoyer le diplomate français du Mali, les militaires viennent encore de donner le signal qu’ils sont déterminés à tenir tête à cette France arrogante. Pire, cette France semble ignorer que lorsqu’on sèvre un enfant, il faut éviter de se comporter toujours en maitre absolu. A plus forte raison, dans des relations de pays à pays jouissant chacun de sa souveraineté.  

Emmanuel Macron, lui-même a son arrivée au pouvoir avait promis la rupture véritable dans les relations entre la France et l’Afrique comme ce que faisaient ses prédécesseurs qui avaient confiné les dirigeants du continent noir dans les rôles de vassaux du président français. Mieux, il avait promis des rapports d’égal à égal entre la France et l’Afrique. Le nouveau visage que la France présente au Mali n’est rien d’autre que cette liaison voulue par le Mali avec le pays de Vladimir Poutine et surtout la société Wagner. C’est là, la grande France a volé très bas. Le Mali a le droit de coopérer avec qui, il veut.

Certes cette décision des autorités maliennes empreinte de nationalisme, peut se comprendre au regard des impairs diplomatiques sur fond de condescendance et d’arrogance que la France de Macron a multipliés ces dernières années sur le continent africain. En même temps, aussi cette réaction souverainiste de la France ne saurait masquer la responsabilité des élites africaines en général et celles du Mali en particulier dans la situation actuelle du pays.

Il est trop facile de voir la France et certains partenaires étrangers, derrière tous les maux du continent. S’il est vrai que les partenaires ne sont pas en terre africaine pour de la philanthropie, ils ne sont pas non plus nécessairement derrière le coup d’Etat contre feu Ibrahim Boubacar Keîta. Les soulèvements populaires pilotés en juin 2020 par le M5-RFP n’étaient pas non plus l’œuvre de la France. Mais une situation de mal gouvernance qui n’est imputable qu’à la classe dirigeante malienne de l’époque.

Les élections truquées et la justice sous ordre, ce n’est pas la France. L’accaparement des richesses par des dirigeants kleptomanes au détriment de la population en Afrique, ce n’est pas non plus la France. Ces politiques qui rêvent de demeurer éternels au sommet de nos Etats, est-ce la faute à quelqu’un d’autre ? Que le Mali, le Niger, le Burkina Faso ou encore le Tchad, en dépit de leurs immenses richesses, soient aujourd’hui encore contraints de confier le très stratégique secteur de la sécurité à des puissances étrangères, potentiellement leurs concurrents, ce n’est pas la faute aux autres. Mais à nous-mêmes. 

60 ans après les indépendances, on continue encore à débattre des relations incestueuses entre l’Afrique et les anciennes puissances coloniales. Quelle honte ! Il est temps de ne plus  pleurnicher en invoquant la traite négrière et la colonisation. Loin de moi, l’idée de nier leur existence. Cependant il est temps que l’Afrique sorte des jérémiades. Nous ne voulons plus être sous les ordres de la France ? Quelle idée noble ! Mais il ne suffit pas de le clamer. Il faut les traduire dans nos grandes résolutions dans notre remise en question ?

Le pire c’est que l’Afrique veut se libérer de la France pour se jeter dans les bras d’autres puissances. Qu’elles s’appellent France, Chine, Russie, Turquie, Inde, Belgique ou même États-Unis, ces puissances étrangères obéissent à une seule et même logique : l’intérêt. Et c’est bien dommage. Nous sommes assez grands maintenant pour continuer à jouer à l’adolescent angélique.  

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