La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), a organisé un forum sur l’amélioration de la sécurité des journalistes au Burkina Faso, le 30 août 2021 à Ouagadougou. Cette rencontre de plus d’une soixantaine de journalistes devrait conduire à l’adoption de stratégies visant à améliorer la sécurité et la sureté des journalistes au Burkina Faso. L’ouverture des travaux du forum a été présidée par le ministre de la sécurité, Maxime Koné et du ministre en charge de la communication, Ousséni Tamboura.
Au cours des derniers mois, au Burkina Faso, on a enregistré une hausse de violations de la liberté de la presse. Cette situation sécuritaire a impacté négativement les médias. Du journaliste d’investigation, Ladji Bama, au secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture, Siriki Dramé, en passant au journaliste de la RTB, Séry Baoula et les deux journalistes espagnoles, David Beriain et Reberto Fraille tués dans la région de l’Est etc.
Face à cette situation, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), a organisé un forum sur l’amélioration de la sécurité des journalistes au Burkina Faso sous le thème « Médias et sécurité ».
Selon, le président du pilotage du CNP-NZ, Boureima Ouédraogo, ce forum vise à mettre en évidence les problèmes de sécurité des journalistes face aux menaces terroristes et aux lois répressives au Burkina Faso. Elle sera aussi une aubaine pour sensibiliser les parties prenantes à la sécurité et à la protection des journalistes tout en améliorant leur coopération.
Au cours des travaux, trois communications ont été au menu. Il s’agit notamment du premier thème abordé par l’expert en sécurité Mahamoudou Sawadogo sur « Médias et contexte sécuritaire : ce qu’il faut savoir de la situation de sécurité et comment se comporter ? ». Selon cet expert, le Burkina Faso est en train de « surplomber le Mali et le Niger » qui connaissent des attaques terroristes depuis dix ans. Pourtant, le Burkina n’est qu’à sa sixième année. Pire entre le 1er janvier et 31 mars 2021, le Burkina compte 86 civils tués dans 105 incidents et entre 1er avril et le 14 juin, ce sont 298 civils qui sont tués dans 115 incidents.
Le deuxième thème de ce forum a porté sur les « Menaces contre les journalistes ». Animé par l’enseignant-chercheur Dr Lassané Yaméogo. Au cours de son exposé, il a recensé huit types de menaces et violences contre les journalistes. Il y a entre autres l’assassinat, les menaces de mort, le cambriolage et l’insécurité économique. Pire, l’enseignant-chercheur a partagé des témoignages des journalistes menacés par des terroristes dans l’exercice de leur fonction. Et toujours selon l’expert Dr Lassané Yaméogo, une étude de l’UNESCO en 2019 a indiqué que 90% des meurtres des journalistes sont restés impunis.
Quant au troisième thème « Comment le journaliste doit-il se protéger sur le terrain de collecte de l’information ? », il a été développé par le duo : le journaliste Hyacinthe Sanou et le commandant Hervé Yé, de la communication de la gendarmerie nationale. Ce thème a montré toute la difficulté qui existe entre le travail du journaliste et celui de l’agent de la sécurité.
Tour à tour, chacun dans son domaine a essayé de présenter les gardes fous à ne pas franchir dans la collecte des informations. Selon le journaliste formateur, Hyacinthe Sanou, le journaliste sur le terrain doit d’abord penser à sa propre sécurité avant de donner l’information. Et pour le commandant de la gendarmerie, Hervé Yé, les médias doivent dire aux populations civiles qu’elles ne doivent pas rester indifférentes dans ce contexte.
La fin des travaux a été marquée par les conseils prodigués aux journalistes par les formateurs. Et la formulation de recommandations pour améliorer la sécurité et la sûreté des journalistes au Burkina Faso dans le cadre de leur métier.