3 octobre 2024
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Niger : Mahamadou Issoufou donne une leçon de démocratie aux dictateurs Africains

Elu en 2011, le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou a décidé de se retirer du pouvoir après son bail de deux mandats. Si certains présidents n’ont pas la culture de la parole donnée, Mahamadou Issoufou vient de leur montrer que cette valeur existe encore en Afrique.

Depuis 3 années maintenant, qu’il a affirmé qu’à la fin de son second mandat, qui s’achève dans quelques jours, il quittera le pouvoir. Ces mots de Mahamadou Issoufou ont clos le débat sur un éventuel retournement de veste. Chose très rare en Afrique francophone.

La transition démocratique est en cours au Niger. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, deux présidents élus se succéderont en respectant la voie. Ce qui n’est pas le cas des présidents Alpha Condé et Alassane Ouattara qui ont contourné la règle des deux mandats grâce à des changements dans la Constitution.

En effet, Mahamadou Issoufou est entré dans l’histoire du continent africain, en particulier de son pays. Il a administré une belle leçon de démocratie aux dictateurs gelés qui torpillent leurs constitutions à bon gré. Le chef d’Etat sortant, à la tête du pays depuis dix ans et deux mandats, ne s’est pas présenté, comme la constitution le prévoit et passera la main bientôt à son successeur démocratiquement élu. ‘’J’ai toujours dit que je respecterai les textes’’ a indiqué l’ex-président.

Le président sortant Mahamadou Issoufou ©DR

Cette décision lui a valu un ensemble de louanges, alors qu’au même moment deux de ses homologues ouest-africains notamment en Côte d’Ivoire et en Guinée, ont modifié leur loi fondamentale pour s’autoriser un troisième mandat. Pour le Niger, le départ annoncé de Mahamadou Issoufou marque également la première succession pacifique depuis l’indépendance, en 1960, dans un Etat longtemps marqué par une culture politique violente et les coups d’Etat.

Le président sortant Issoufou a donc tenu sa parole malgré les tentations. Mieux, il peut se vanter d’avoir été « le premier président démocratiquement élu de notre histoire à pouvoir passer la main à un autre président démocratiquement élu ». C’est un exemple pour les vieux briscards en Afrique.

Et selon le président sortant, « il y a des spécificités, mais pour le cas du Niger, nous avons besoin d’institutions démocratiques fortes et stables. Il ne peut y avoir d’institutions fortes et stables sans organisation d’élections libres et transparentes et sans alternance. Il ne peut y avoir d’institutions fortes s’il y a un tripatouillage des textes, notamment de la constitution » sermonne celui qui refuse de se considérer comme un homme providentiel irremplaçable comme certains présidents prétendent être en Afrique francophone.

Même si au lendemain de l’élection, la commission électorale nationale indépendante a livré les résultats provisoires avec Mohamed Bazoum en tête avec 55,75% voix, la situation reste tendue et l’opposition dénonce un « hold-up électoral ». Des heurts sporadiques ont eu lieu à Niamey, des jeunes sont dans les rues du centre-ville en jetant des pierres vers les forces de l’ordre.

Face à cette situation, aux abords du siège du parti au pouvoir, Bazoum a fait une déclaration en saluant le score d’Ousmane et souhaite « qu’ils regardent dans la même direction ». À Niamey, un commissariat et des boutiques de présumés proches du pouvoir ont été saccagés par des manifestants.

Dans tous les cas le président sortant Mahamadou Issoufou quitte le pouvoir la tête haute. Un exemple à suivre pour certains dictateurs africains.                

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