22 décembre 2024
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Niger : sur les grands chantiers du Président Bazoum 

Avril 2021 – juin 2022 : cela fait un an et deux mois que Mohamed Bazoum a été porté à la tête de la république du Niger. Pour faire le bilan, de son action au cours de cette première année, nous avons séjourné au bord du Fleuve Niger du 4 au 9 juin 2022. Outre le président Bazoum, des membres du gouvernement et des responsables d’institutions nous ont reçu pour faire le point de leurs chantiers. Sécurité, éducation nationale, lutte contre la mal gouvernance notamment la corruption, agriculture, pétrole et énergie, diplomatie, justice… presque tous les secteurs stratégiques ont été passés au peigne fin.

Nous ne sommes pas des démocrates occasionnels. Notre engagement pour la démocratie est authentique (DR)

« Renaissance Acte 3 », c’est le projet politique qui a porté le Président Nigérien Mohamed Bazoum à la tête de son pays depuis en avril 2021. Les actes 1 et 2 ont mis en œuvre sous sous Issoufou. Investi candidat deux ans avant la présidentielle, Mohamed Bazoum a été élu au second tour et officiellement installé dans ses fonctions de Président de la République le 2 avril 2021. Le Niger venait de vivre pour la première fois de son histoire une passation de charge entre deux Présidents démocratiquement élus. Mohamed Bazoum, jusque-là ministre de l’intérieur succède à Mahamadou Issofou qui venait de boucler deux mandat présidentiels. Cette investiture est le couronnement d’un parcours militant. Syndicaliste puis politique, longtemps dans l’opposition jusqu’à l’accession du Parti Nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) au pouvoir en 2011 avec Mahamoudou Issoufou, le Président Mohamed Bazoum croit ferment en la démocratie et déterminé à la renforcer dans son pays. « Nous ne sommes pas des démocrates occasionnels. Notre engagement pour la démocratie est authentique. C’est pourquoi nous sommes engagés pour la dépénalisation des délits liés à liberté d’expression et la liberté de la presse à travers la relecture de la loi sur la cybercriminalité », confie-t-il, au cours d’un échange à bâtons rompus avec les journalistes. Dans une interview qu’il leur accordé, le mardi 7 juin au Palais de la présidence, il a fait le tour des grands axes de son programme et de sa vision de la démocratie en Afrique.

Priorité des priorités : la sécurité

Tenir l’intégrité du territoire et protéger son peuple face aux menaces et attaques terroristes, c’est le défi majeur du Niger sur le plan sécuritaire. Le Président Bazoum, tout comme son prédécesseur, en a fait une priorité des priorités. Le Niger est cerné presque de toutes parts par ces groupes terroristes et autres trafiquants de toutes sortes à travers ses frontières avec le Burkina Faso, le Mali, la Libye, le Nigeria. Le pari est tenu malgré l’étendue de ce territoire (1,267 millions de Km², soit plus de 4 fois et et demie la superficie du Burkina Faso), puisqu’aucune portion n’est sous le contrôle des groupes terroristes. Grâce à une stratégie bien adaptée, le Niger est le pays le plus résilient face au péril terroriste dans le Sahel. Conscientes de la situation sécuritaire très difficile, les autorités nigériennes sont constamment engagées dans le renforcement des capacités stratégiques et opérationnelles des forces de défense et de sécurité (FDS) à travers le recrutement, la formation et l’équipement conséquents. En un an, plus de 4 000 éléments des FDS ont été recrutés pour renforcer les effectifs. Ces recrutements concernent à la fois, les officiers (172), les sous-officiers (693) et les hommes du rangs (3000). Au niveau de la gendarmerie environ 1500 nouvelles recrues sont actuellement en formation. D’importants recrutements ont été également effectués à la police nationale.

S’agissant des équipements, plus de 200 véhicules dont des véhicules militaires légers et lourds, des blindés ainsi que des aéronefs et des drones ont été acquis. A cela s’ajoute la construction d’infrastructures au profit des forces armées et la réhabilitation de plusieurs unités au niveau des frontières.

Pour le Président Bazoum, l’armée est une institution avec des particularités dans son organisation, son fonctionnement et ses besoins en équipements divers pour assumer pleinement ses missions. « Notre responsabilité est de lui donner tous les moyens et les appuis nécessaires » pour plus d’efficacité dans son action.  A côté de ces forces armées, le Niger peut compter sur la coopération militaire avec des partenariats diversifiés notamment aussi bien avec ses voisins que d’autres pays (Turquie, France, Russie, USA, etc.) pour renforcer son dispositif de lutte contre le terrorisme et autres groupes extrémistes violents qui terrorisent les populations du Sahel.

L’autre priorité du Président Bazoum, c’est l’éducation. « Notre pays fait face à de nombreux défis qui exigent des ressources humaines de qualité. C’est pourquoi, le Président fait du développement du capital humain, une priorité. » soutient, le secrétaire général du ministère de l’éducation nationale, Mohamed Zeidane que nous avons rencontré en ces bureaux, le jeudi 9 juin 2022.

Mais le Président Bazoum a une vision assez inédite sur l’éducation soutenue par une approche associant éducation et lutte contre la démographie galopante dans son pays. Le Niger est l’un des pays au monde ayant les plus forts taux de croissance démographique. Cette croissance est soutenue entre autres par les mariages et la maternités précoces. 52% des jeunes filles de moins de 15 sont déscolarisées et mariées de force. Beaucoup d’entre elles font au moins une à deux couches avant l’âge de 15 ans. La stratégie trouvée par le Président Bazoum est de favoriser l’accès des jeunes filles et leur maintien dans le système éducatif jusqu’à l’âge de 18 ans. Pour y parvenir, il a développé le système d’internat qui permet de garder les filles à l’école jusqu’à leur majorité (nous y reviendrons).

Le Procureur de la République de Niamey entend poursuivre sa traque contre les détournements de deniers publics (DR)

Outre ces deux secteurs prioritaires, Mohamed Bazoum, entend assainir la gouvernance de l’Etat dans tous ses compartiments. La lutte contre la corruption et l’impunité des manquements dans la gestion publique, des réformes dans le système de la mobilisation des recettes et de la dépense publiques, le renforcement de l’indépendance de la justice et des structures de contrôles comme la Haute autorité de lutte contre la corruption et des infractions assimilées (HALCIA) constituent aujourd’hui un autre axe important des priorités du Président. L’un de ses ministres (celui de la communication), rattrapé par des suspicions de détournements à la tête d’une société d’Etat avant sa nomination ainsi que 35 autres personnes sont aujourd’hui déférées à la maison d’arrêt en attente de la suite de leur jugement. Le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance, hors classe de Niamey, Chaibou Moussa Saidou Maïga, rencontré en son cabinet le mercredi 7 juin, rassure que le contexte politique est aujourd’hui favorable au plein exercice de l’indépendance de la justice. En tout cas, il dit conduire ses dossiers dont celui ayant abouti à l’interpellation et au mandat de dépôt contre l’ex-ministre de la communication sans aucune pression de la part de l’exécutif. (Nous y reviendrons).

Par Boureima OUEDRAOGO, Envoyé Spécial

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