21 novembre 2024
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Nouvelle feuille de route du Burkina : Des parlementaires entre satisfactions et déceptions

Devant les parlementaires de la 8e législature, le chef de gouvernement, Christophe Dabiré, a déballé sa politique générale au cours d’une plénière, le jeudi 4 février 2021. Cette politique générale du gouvernement, déclinée en dix points a pour clé de voûte « la consolidation de la paix et de l’unité nationale ». Quoique plébiscité à 105 voix pour sur 127 votants, contre 21 voix contre et une abstention, des parlementaires sont entre satisfactions et déceptions de cette nouvelle feuille de route.     

Pendant une heure devant la représentation nationale, le Premier ministre Christophe Dabiré a expliqué ce que compte faire le gouvernement pour relever les défis du pays et surtout améliorer les conditions de vie des Burkinabè. Après la déclaration suivie des questions et le vote des parlementaires, certains députés de la majorité ont été satisfaits mais d’autres de l’opposition expriment leur non-satisfaction de cette nouvelle feuille de route.

Au centre de ce grand oral, les sujets brûlants ont été entre autres la réconciliation nationale, la consolidation de la paix et du vivre ensemble, la sécurité, la santé, le développement.  

Au nom du groupe parlementaire du congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Achille Tapsoba a donné son avis sur cette déclaration. « Nous avons donc déclaré notre intention de vote pour cette déclaration de politique générale du Premier ministre Christophe Dabiré nommé il y a un mois. Nous avons auditionné le Premier ministre et analysé cette politique qu’il a proposée. Nous avons estimé que cette déclaration de politique générale est une sorte de mise en œuvre sous forme de programme quinquennal du président Roch Kaboré ».

Achille Tapsoba président du groupe parlementaire CDP ©infoh24

Mieux, selon lui, « du point de vue de la forme, ce discours a une bonne qualité. Mais du point de vue du fond, du contenu et de la portée, l’offre politique du Premier ministre nous semble en deçà des attendes de la population. Par conséquent, en tant que représentant de cette population, nous avons estimé que les réponses apportées aux grands problèmes que traverse le Burkina Faso, notamment en matière de sécurité, de santé, de réconciliation nationale même, d’infrastructures et de relance économique, les réponses nous paraissent insatisfaisantes. C’est pour cette raison que nous avons estimé ce programme ne nous ne donnait pas satisfaction même s’il contient des aspects intéressants tels que la volonté politique sur la réconciliation nationale et les actions pour juguler les problèmes sécuritaires. Pour nous, avec toute cette volonté cela ne répond pas de manière holistique aux différentes réponses apportées aux questions graves » a-t-il indiqué.

A en croire le député Achille Tapsoba, « il faut donc quitter ces chantiers battus et apporter des réponses innovantes, afficher un engagement ferme à travers des projets. Engager la solution aux problèmes que connaissent les Burkinabè en tenant compte de tous les aspects » a-t-il ajouté.

Amadou Diomdioda Dicko, président du groupe parlementaire UPC ©infoh24

Quant à Amadou Diomdioda Dicko, président du groupe parlementaire de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), il a estimé que « quand on regarde dans la même direction et on refuse de voir les mêmes choses, il y a toujours des incidents. Et le fait d’avoir refait cet exercice indique également la vitalité de notre démocratie. Cela signifie que notre jeune démocratie se porte bien; ailleurs des gens n’ont pas pu le faire. Et nous sommes en train de construire notre démocratie, de la consolider ».

Gilbert Ouédraogo, président du groupe parlementaire PJRN ©infoh24

Pour le président du groupe parlementaire paix, justice et réconciliation nationale (PJRN), Gilbert Ouédraogo, du point de vue de la forme, la déclaration a été bien présentée, elle est cohérente mais au niveau du fond, ce sont des intentions qui ont été annoncées. Et nous demandons à voir ce que cela va donner sur le terrain car nous avons eu un certain nombre de préoccupations que nous avons soulevées lors de la phase des questions.

Selon lui, il s’agit de la condition de vie des étudiants. « Nous avons constaté qu’aujourd’hui, il y a des suicides qui se font de manière récurrente dans le milieu estudiantin et cela est inquiétant. Dans sa réponse le Premier ministre a dit qu’ils vont essayer d’étudier la question et que même en dehors des étudiants il y a d’autres Burkinabè qui se suicident dans la société burkinabè. Ce qui veut dire que c’est un phonème qui existe et c’est grave. Si des Burkinabè se mettent à se suicider, chose qui n’était pas courante dans notre société, cela voudrait dire qu’il y a un malaise social important. Donc il y des choses à faire. Il y a aussi la question de l’accès à l’eau potable ».

Pour le député Abdoulaye Mosse d MPP, « si la réconciliation nationale consiste à faire une action pour une ou deux personnes, cela ne pose pas de problème mais en ce moment on n’a fait que déplacer le problème. Mais je suis pour une réconciliation nationale qui passe par la vérité, justice et par la suite s’il y a des actions pour diminuer les peines, c’est autre chose. Mais il faut la vérité et la justice. Sur la question de la réconciliation, on n’attend que le ministre d’État déballe son programme ce qui va nous permettre de l’accompagner ».

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