La Nigériane Ngozi Okonjo-Iwela a été nommée ce lundi 15 février 2021 à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est après une réunion spéciale du conseil de l’organisation, que les membres ont décidé de porter l’ex-ministre du commerce du Nigéria comme directrice générale de l’OMC. La désignation de Dr Ngozi Okonjo-Iwela met fin à un long feuilleton à la tête de l’organisation.
Désignée par consensus, la nouvelle directrice sera la première femme et africaine à occuper le poste en remplacement du Brésilien Roberto Azevedo qui avait annoncé son départ au mois de mai 2020.
Seule candidate en liste après la retrait de la course le 5 février 2021 de sa rivale, la ministre sud-coréenne du commerce Yoo-Myung-Hee, la désignation de Dr Ngozi Okonjo-Iwela signe la fin de plusieurs mois de feuilleton à la tête de l’organisation.
Créé en 1995, l’OMC a longtemps été longtemps paralysée dans son fonctionnement à cause des nombreux enjeux. En effet, considérée comme l’une des organisations financières les plus puissantes au monde, l’ancien président américain Donald Trump avait manifesté son désir de la reformer ou la quitter à cause d’un favoritisme pour les pays émergeants ou après la demande de l’institution de ne plus imposer de taxes douanières punitives à la Chine.
Qui est Ngozi Okonjo-Iwela ?
Agée de 66 ans, Ngozi Okonjo-Iwela est la fille de d’un père professeur d’économie et d’une mère professeur de sociologie. Elevée par sa grand-mère, la jeune Ngozi n’a pas eu droit à une enfance calme. En effet, elle déclare « j’ai fait tout ce que qu’une jeune fille du village ferait, aller chercher de l’eau, aller à la ferme avec ma grand-mère et réaliser toutes les taches possibles. J’ai vu ce que signifiait la pauvreté ».
Cependant, par la suite, sa trajectoire sociale se distingue du commun des enfants de son âge. Car à 19 ans, elle arrive à Harvard et en sort avec un diplôme en économie. En 1981, elle obtient son doctorat en développement économique. Admise à la banque mondiale à 28 ans, elle gravit les échelons pour devenir la n°2 de l’institution entre 2007 et 2011.
Outre sa carrière dans les institutions financières mondiales, la nouvelle directrice générale de l’OMC a été ministre des finances de son pays, le Nigéria sous le mandat du président Olusejum Obasanjo de 2003 à 2006 et de celui du président Goodluck Jonathan de 2011 à 2015. Si elle est réputée femme de caractère au regard de la politique libérale économiques prônée lorsqu’elle était ministre, ce qui ne lui a pas valu de la sympathie dans le monde économique de son pays, elle est classée parmi les 100 personnes les plus influentes du monde en 2014 par le Time et par Fortune parmi les 50 plus grands leaders de la planète en 2015.
Portée au sommet d’une institution très controversée au regard des enjeux des 164 membres, la nouvelle patronne de l’OMC aura à cœur d’achever les négociations sur les subventions à la pêche, car ce dossier illustre l’importance de la question environnementale à commencer par la protection des océans. En sus, elle devrait revoir le système de règlement des litiges qui paralyse l’organisation et se pencher sur la digitalisation de l’économie, l’OMC n’ayant pas encore de règle sur le e-commerce.