Personne ne croit à la démocratie au Burkina Faso. Les trois grands partis politiques que Zéphyrin Diabré appelle les trois baobabs ont ceci en commun : Ils ont codirigé le pays pendant 27 ans avec Blaise Compaoré et ont eu le temps, non seulement de s’enrichir, mais également de développer des réseaux incestueux avec les opérateurs économiques, pour avoir les moyens de transformer les élections en vente aux enchères !
Au lieu de s’attaquer aux racines du mal, à savoir le financement occulte des partis politiques, mère de la corruption endémique et systémique dans le pays, et fossoyeur de la démocratie, chacun a choisi la courte échelle. Les uns créent des micros partis politiques incapables de dépasser 2% aux élections, mais bien pratiques pour être dans le jeu politique et espérer être appelé à la soupe.
On en est ainsi à plus de 200 partis politiques qui ne sont que des boutiques de promotion personnelle ! Les autres boycottent la vie démocratique, et mènent de la guérilla syndicale, et rêvant d’IGA qu’ils savent impossible vue la sociologie du pays !
Les derniers arrivés ont cru trouver la parade : s’engouffrer dans le nouveau concept à la mode, les OSC, pour faire de la politique sans en assumer le coût ! Résultat des courses, à chaque fois que la situation politique est bloquée, on en appelle à l’armée pour dit-on, prendre ses responsabilités…
1966, 2014, et 2022.
Mais la responsabilité de l’armée, c’est assurer l’intégrité du territoire national et non gérer le pouvoir d’État ! En 60 ans d’existence, l’armée a géré le Burkina Faso pendant 38 ans et les civils seulement 13 ans ! Si la gouvernance militaire était la solution, le Burkina Faso serait la Suisse de l’Afrique occidentale vue sa position géographique centrale et sa petite taille !
Conséquence de quoi, insatisfaits de la gestion de la crise sécuritaire par le régime Kaboré, mais également son échec sur la lutte anti-corruption, on a encore appelé l’armée à prendre le pouvoir. Et à peine a-t-elle pris le pouvoir, que chacun sort son agenda pour lui demander de le mettre en œuvre, avec de préférence, lui-même aux affaires ! Si bien qu’aujourd’hui, on ne sait plus quelles sont les priorités fixées à cette transition, ni même si c’est une transition et non un changement de régime !
Le MPSR joue sur du velours !
L’examen des instances de la transition montre que les militaires auront tout le pouvoir ! Mais ils y associeront suffisamment de monde pour éviter les sanctions internationales, mais aussi et surtout pour partager la responsabilité des échecs inévitables ! Et comme on lui dit que tout est prioritaire, et bien, il n’y a plus de priorité, et on ne pourra le juger sur rien ! Or, ils ont pris le pouvoir d’abord sur la question sécuritaire et la réinstallation des PDI et des administrations dans les territoires conquis et administrés par les GAT !!!
Si l’armée veut donner l’exemple en matière de bonne gouvernance, c’est très simple. L’ASCE/LC et le RENLAC ont documenté suffisamment de dossiers de malversations qui sont en suspens ! Il y a aussi le rapport de Inata, et les innombrables dossiers de malversations que le budget de l’armée interdit à toutes les institutions de contrôle, et que leur activiste en chef publiait sur Facebook jusqu’à la nausée.
Qu’ils commencent par ça !
Lead by exemple ! C’est ce que Sankara a fait, et c’est pour cela que tous les Burkinabè sont nostalgiques de Sankara !
Parfaitement de votre avis. Je suis du domaine du contrôle et de l’audit et c’est exactement ce que disait hier sur certaines plateforme. Pas besoin de repartir aussi loin.