L’audience du procès Thomas Sankara et de ses douze compagnons a été consacrée ce mardi 8 février 2022 aux réquisitions du parquet militaire contre les accusés. Pour ce qui est de l’ex-président Blaise Compaoré fugitif, cerveau de cette affaire, et l’exécutant Hyacinthe Kafando, le parquet a requis 30 ans de prison ferme contre eux dans cette affaire d’assassinat de Thomas et de ses douze compagnons (tous deux jugés par contumace). Le parquet a aussi demandé que les mandats d’arrêt internationaux contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando soient maintenus.
Le procès du dossier Thomas Sankara et de ses douze compagnons a amorcé une phase ultime ce mardi 8 février 2022 avec les réquisitions du parquet militaire contre tous les accusés. L’audience d’aujourd’hui au tribunal de Ouagadougou a été consacrée aux réquisitions du parquet militaire. De ces réquisitions du parquet militaire, on retient les30 ans de prison ferme pour Hyacinthe Kafando, ancien chef de sécurité de Compaoré. 20 ans de prison ferme pour le général Gilbert Diendéré et 11 ans de prison assortie d’un sursis pour le colonel-major à la retraite Jean-Pierre Palm.
Quant aux accusés notamment les soldats Idrissa Traoré et Nabonswendé Ouédraogo et Bossobé Traoré, le soldat de la garde de Thomas Sankara, accusé d’avoir été la taupe au conseil de l’Entente. Le parquet a requis devant le tribunal militaire, 20 ans de prison ferme contre eux. Pour ce qui concerne les médecins militaires Diébré Alidou et Kafando Hamado pour cause de prescription de l’action publique, le parquet demande leurs acquittements dans ce dossier du procès Sanakara pour cause de prescription de l’action publique.
Dans ce procès, Alidou Diébré, ce médecin avait porté la mention « mort naturelle » sur le certificat de décès de Thomas Sankara et Hamado Kafando était poursuivie de faux en écriture publique pour avoir apposé la mention « mort accidentelle » sur le certificat de décès de Bonaventure Compaoré, un ancien employé à la présidence au moment des faits.
Pour le colonel à la retraite, Tibo Ouédraogo, commandant de l’Escadron motocycliste commando (EMC) à Pô, de l’adjudant-chef Albert Pascal Sibidi Bélemlilga et de l’adjudant-chef major Diakalia Démé, tous les deux en service à l’EMC. Le parquet militaire devant le tribunal sollicite aussi leurs acquittements pour infraction non constituée par l’instruction du dossier et des témoignages devant la barre. Ils étaient poursuivis pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État. En ce qui concerne le commandant de la gendarmerie au moment des faits et colonel-major aujourd’hui, Mori Aldiouma Jean Pierre Palm. Le parquet a requis contre lui 11 ans de prison assortie de sursis.
Quant à l’accusé, Yamba Élysée, dont la partie loue son courage pour sa sincérité dans la livraison des faits devant le tribunal, il est requis 11 ans de prison ferme contre lui. Trois ans de prison ferme et une amende ferme de 900 000 F CFA ont été requises contre Tondé Pascal, le chauffeur de Gilbert Diendéré, accusé de subornation de témoin.
Après les réquisitions du parquet, après plusieurs tractions, le tribunal par la voix de son président Urbain Méda a accordé trois semaines aux avocats de la défense pour se préparer. Il est important de noter que la réquisition n’est pas une condamnation mais un souhait du parquet militaire. Le tribunal est libre de suivre ou de ne pas suivre. Le dernier mot revient uniquement au tribunal avec les membres de la chambre.
Rendez-vous est donc pris pour le 1er mars 2022 à 9 heures au tribunal pour la poursuite du procès avec les avocats de la défense.
