22 novembre 2024
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Procès Thomas Sankara et ses compagnons: « As-tu dit de tuer Thomas Sankara »?, interroge Ismaël Diallo à Blaise Compaoré

La liste des témoins dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons se poursuit. Le 25e témoin, du nom de Ismael Abdoulaye Diallo, fonctionnaire international du Burkina, à l’époque des faits était à la barre. Fait singulier de son passage comme témoin, c’est qu’il a confronté l’accusé Jean-Pierre Plam.

« Non, je voulais l’arrêter et le forcer à démissionner » a répondu Blaise Compaoré le 15 Octobre 1987, au lendemain du coup d’Etat, à Ismaël Abdoulaye Diallo qui l’interrogeait:  » As-tu dit de tuer Thomas? ». Un échange qui a eu lieu lors de la rencontre entre Blaise Compaoré et Ismaël Abdoulaye Diallo, alors que ce dernier cherchait à connaître le commanditaire du coup d’Etat.  » Dans mon esprit, pour moi, Thomas Sankara a été tué, c’est un fait. Ce que je voulais savoir, si la Révolution continuait! Puisque j’avais appris la mort de Thomas Sankara la veille », dira-t-il au parquet, ce 6 décembre 2021, avant de poursuivre:  » Quand j’ai entendu les coups de feu, ma première impression était que les jeunes officiers ont décidé de faire asseoir Thomas Sankara et Blaise Compaoré; mais Thomas a été tué et je voulais comprendre qui l’a tué? ».

Situant le contexte de l’époque, Ismaël Abdoulaye Diallo rajoute que  » devant les tensions du moment et les tracts, je me disais que cela n’allait pas continuer; Cela a débuté la première semaine d’aout 1983, il y a eu des rumeurs d’un dénouement entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara ».

Pour Ismaël Abdoulaye Diallo, Blaise était le maitre du jeu, même s’il ne détenait d’aucunes preuves. Dans son récit, Ismaël Abdoulaye Diallo déclare avoir reçu, dans la matinée du 16 Octobre 1987, le colonel Jean-Pierre Palm, probablement autour de 9H. Il confie avoir discuté avec Jean-Pierre Palm de la situation délétère de l’époque. Alors que dans sa déposition, Jean-Pierre Palm affirme n’avoir rendu visite à Ismaël Abdoulaye Diallo. Une confrontation qui a poussé Ismaël Abdoulaye Diallo à répliquer:  » c’est sa parole contre la mienne ».

Lorsque le tribunal lui demande ses sentiments sur les évènements de l’époque, Ismaël Abdoulaye ajoute que  » ce qui m’intéressais c’était ma révolution et non les bisbilles. Le 15 Octobre 1987, on ne fera pas croire à qui que ce soit que c’était fortuit, mais je ne mettrai pas mes doigts à affirmer que Blaise était le maitre-œuvre et je ne peux pas croire qu’il n’a rien n’avoir. C’est l’histoire du pouvoir. Je suis un « HAS BEEN », je suis un dépassé, c’est mon corps qui est là, la loi est une tyrannie », dira-t-il humoristiquement pour terminer son témoignage à la barre, puis de saluer avec beaucoup d’amitié le colonel Jean-Pierre Palm

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