21 novembre 2024
spot_img

Procès Thomas Sankara et ses compagnons : « C’est ce qu’on fait à ceux qui ne respectent pas les vieux. Il reste ce bâtard du Ghana », Blaise Compaoré disait cela Salif Diallo

Ce 10 janvier 2022, se poursuivent les lectures des procès-verbaux des témoins absents et décédés. La chambre a procédé à la lecture du P.V du témoin Salif Diallo, rédigé le 14 janvier 2016, avant sa mort. Il donne sa version des faits en lien avec l’assassinat du 15 Octobres 1987. Une lecture qui a donné lieu à la suspension de l’audience qui reprend demain.

Salif Diallo qui est né le 09 mai 1957 au Yatenga, juriste et père 5 enfants a donné sa version des faits du 15 Octobre 1987, jour de l’assassinat de Thomas Sankara, alors qu’il était le directeur de Cabinet de Blaise Compaoré, pendant la révolution.

Dans son audition le 14 janvier 2016, Salif Diallo explique au juge d’instruction qu’ « en 1987, j’ai effectué un voyage avec Thomas Sankara et une délégation en Ethiopie. Là, il m’a demandé de rédiger un document pour la création d’un parti politique. Ce parti politique devrait remplacer la révolution pour plus de légitimité. A notre retour, on fait escale chez le président Libyen. Thomas Sankara était proche de Kadafi, plus qu’on ne le pense. Là-bas, Thomas Sankara a expliqué à Kadaffi qu’il veut évoluer vers un parti politique, en transformant les CDR vers une autre force.

A mon retour, j’ai rédigé le document, et j’ai remis l’original à Thomas Sankara et j’ai gardé une copie et j’ai remis une copie à Blaise Compaoré, en 1984.  Dans la matinée du 15 Octobre 1987, on avait une réunion pour discuter de ce document. Alors que je préparais pour m’y rendre, Thomas m’a envoyé auprès de Blaise Compaoré. Lorsque je suis arrivé, on m’avait dit qu’il était malade ; lorsque j’ai demandé au cuisinier. Aussitôt, il est sorti, avec le document, y compris les amendements.

Pendant, qu’il m’expliquait le document, on a entendu des tirs. Il m’a demandé s’il s’agissait des coups de feu, mais je n’ai pas répondu. Mais, cela s’est intensifié et, il nous a mis au dehors, après avoir dit que ce sont les gardes du corps de Thomas Sankara qui tirent sur ses éléments. Quelques temps après, son chauffeur Maiga est arrivé, il s’est levé et l’a rejoint. Il m’a informé que Thomas Sankara a été tué, alors que ses éléments voulaient l’arrêté, puisque lui et ses gardes voulaient le tuer. Il m’a envoyé chercher Miche Tamini pour aller corriger le communiqué des militaires à la radio. Omar Traoré et ses camarades ont lu le communiqué. J’étais juste son directeur de cabinet.

Blaise Compaoré m’a envoyé auprès d’un président de la sous-région, avec une correspondance, arrivée, ledit président après avoir ouvert le courrier, m’a lancé « C’est ce qu’on fait à ceux qui ne respectent pas les vieux. Il reste ce batard du Ghana ».

Salif Diallo a ajouté qu’il n’est qu’un témoin éloigné du putsch et c’est sur cette lecture de PV de l’audition que la chambre a suspendu l’audience du jour.

Au sortir de l’audience, Me Prosper Farama a confié que plusieurs témoignages ont laissé entendre que Salif Diallo était au courant du putsch et qu’il était un proche de Blaise Compaoré.

spot_img

Derniers Articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Suivez-Nous sur

Publicité partenaire

- Advertisement -spot_img

Publicité partenaire

- Advertisement -spot_img

Publicité partenaire

- Advertisement -spot_img

Publicité

- Advertisement -spot_img

Articles Populaires

Abonnez-vous pour ne manquer aucun de nos nouveaux articles!

NEWSLETTER