22 novembre 2024
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Réconciliation : Les émirs du Sahel disposés à accompagner le processus

Le ministre d’état, ministre en chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré a reçu ce lundi 22 février 2021 à Ouagadougou, une délégation des Emirs du Sahel. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des larges consultations entamées par ce département pour trouver le modus operandi sur la question de la réconciliation.

Au sortir de cette rencontre avec le ministre en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré, le douzième émir du Liptako,  sa majesté Dicko Ousmane Aminou revient sur les grands points de cette rencontre.

Selon sa majesté «  la réconciliation n’est pas une affaire d’une seule personne mais de  tout le monde, de toutes les communautés et non pas seulement une réconciliation entre politiciens; mais la réconciliation entre toutes les couches de la population burkinabè. C’est ce que nous attendons. En substance c’est ce que nous nous sommes dits. Une réconciliation c’est la contribution de tout le monde. D’abord au niveau de la cellule familiale chacun doit voir son travail. Après la famille c’est  le quartier puis le village et la ville. Ce sont toutes les communautés. Chacun est porteur d’une responsabilité de cette réconciliation ».

Photo de famille de la délégation des Émirs avec le ministre en charge de la réconciliation nationale ©infoh24

Pour eux, ils attendent à ce qu’on puisse vivre en sécurité dans notre pays. C’est-à-dire quitter un point A vers un autre sans être inquiété, de pouvoir parler et rencontrer toute ethnie dans un cadre convivial. Mieux on doit faire en sorte que de manière inclusive tout le monde soit impliqué dans la résolution de la crise. « Nous qui sommes au sahel faire de l’employabilité et l’éducation de la jeunesse soit la principale préoccupation selon moi. Je pense qu’une fois on aura réglé cette question, c’est une bonne partie de la question qui est résolue car ce sont les maux qui minent notre zone du sahel » a-t-il ajouté.

Situation sécuritaire au sahel sous le regard de la délégation des émirs   

A en croire sa majesté, la situation sécuritaire est toujours préoccupante. Il y a quelques jours, la zone a subi une attaque à savoir la zone de Markoye dans la province de l’Oudalan. Donc c’est n’est pas encore finie. Mieux l’état qui est le seul responsable de la sécurité doit protéger toute la population.

Sur le schéma de la  réconciliation nationale, la délégation des émirs semblent épouser la démarche. Selon eux, le schéma qui est dessiné pour la réconciliation est un bon chemin. « Personne n’a refusé la réconciliation maintenant c’est comment se réconcilie. Et c’est surtout ça qui nous préoccupe. En tout cas chez les Sahéliens on veut se réconcilier. Mais je pense que le ministre avec la participation de tous aura le chemin. Nous chefs coutumiers à travers notre association, le conseil régional du sahel de la chefferie coutumière du sahel, nous sommes entièrement à sa disposition pour l’aider dans sa mission. Le seul schéma consensuel c’est que tout le monde doit se réconcilier. Et le ministre d’Etat a évoqué le schéma vérité, justice et réconciliation » a-t-il souligné.

Le douzième émir du Liptako,  sa majesté Dicko Ousmane Aminou©infoh24

Et pour sa majesté, Dicko Ousmane Aminou, parlant de justice, « il faut faire attention, c’est-à-dire que cette justice ne soit pas une justice des vainqueurs ». On a l’exemple des pays voisins. Cela ne pas dire que je plaide pour le retour de X ou Y mais le retour de tous les concitoyens burkinabè.

Le bilan de la mission à mi-parcours

Quant au ministre de la réconciliation nationale, Zephirin Diabré, il a fait bilan d’étape du processus en cours. «  Nous sommes au stade d’un certain nombre de rencontres préliminaires. Et c’est comme ça il faut procéder quand on a une nouvelle mission. Puisque cela ça permet de recueillir un certain nombre d’avis divers. Pour le moment ce sont des rencontres ciblées mais bientôt on aura un débat plus formel avec des rencontres et des concertations au niveau des régions et des provinces surtout avec le souci de bien recenser les questions ».

Au Burkina Faso, il n’y a pas un seul problème de réconciliation mais il y a plusieurs problèmes de réconciliation et on peut les mettre en catégorie, selon Zéphirin Diabré.

Mais la catégorie qui retient le plus l’attention surtout pour les journalistes c’est les besoins de réconciliation qui sont nées des épisodes politiques notamment les coups d’Etat, les gestions autoritaires et l’insurrection. C’est là que les gens voient seulement qu’il y a un vrai problème de réconciliation. C’est vrai parce qu’il a eu des crimes de sang, des atteintes à l’intégrité physique, des destructions de biens, des spoliations. Ce qui est un volet. Mais il n’y a  que ce volet. Il y a d’autres problèmes que certains ne semblent pas voir.

Par exemple sur le plan communautaire, au niveau de nos communes et régions, il y a eu des déchirures qui se sont produits et qui ont laissé face à face des communautés depuis très longtemps. Qu’il s’agit des problèmes liés à la chefferie coutumière. Comme le cas de l’est. C’est la première fois de notre histoire que nous avons deux rois donc une communauté qui est divisée en deux. Il faut les réconcilier.

La délégation des émirs échange avec le ministre de la réconciliation©infoh24

Des tensions au niveau des religions. Au sein des ethnies. Dans tous ces cas il y a des problèmes sérieux qui ont été à l’origine de certains drames. Il y a une troisième catégorie de réconciliation qui est de la situation sécuritaire que nous vivons. Il y a des communautés aujourd’hui qui sont en divorce avec la nation. Il se trouve qu’elle est  indexée surtout dans la zone du sahel. Il faut qu’on revoie tout ça.

 Sur 5500 dossiers au HCRUN, 4800 sont des dossiers d’injustices

Il y a une autre dimension que les Burkinabè ne voient pas car il y a beaucoup de burkinabè qui sont fâchés contre leur état. Au HCRUN sur les 5 500 dossiers là il y a 4800 dossiers qui sont des dossiers que les gens ont mis injustice c’est-à-dire des individus ou des groupes en veulent à l’état parce qu’ils estiment que l’état a pris des décisions qui les posent problème.

Il faut voit mais certains ont l’œil fixé sur les problèmes entre politiciens et ils oublient le reste. Certes que la question des exilés fait partie des dossiers et on va les traiter. « Dans tout ce nous amener à faire il y a des choses que nous n’allons pas acceptée. L’impunité ne sera pas accepter. Parce que si vous laissez passer l’impunité, on ouvre d’autres fronts. Ne pas laisser l’impunité ne veut pas dire aussi humilier les gens » a martelé, le ministre de la réconciliation, Zéphirin Diabré.

Pour le ministre de la réconciliation, le droit est là. « Tout citoyen doit savoir qu’à un certain moment que s’il s’agit de rendre compte des actes qu’on a posés on doit les rendre compte. Mais cela doit se faire dans un environnement d’équité au respect de la dignité humaine de la personne. Et ce sont des éléments sur lesquels, nous allons revenir. Parce qu’on entend des choses sur les réseaux sociaux qui n’ont rien à voir ce qui se passe. Il n’y a pas un deal sur quoi que ce soit. Par contre il y a une volonté d’apaiser les cœurs. Il m’est arrivé d’échanger avec des familles qui ont été touchés par des crimes de sang » a-t-il soutenu.

Le ministre d’état, ministre en chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré©infoh24

« Elles vous disent au moins une chose la vérité et ça on ne peut leur refuser. Si on n’a pas la vérité comment on peut parler de pardon. D’autres disent si on ne commence pas à juger l’affaire de yirgou comment on peut se réconcilier. Et ils ont raison. Toutes ces questions seront traitées sur la base d’un certain nombre de principes d’équité. Des individus ne sont pas supérieurs à d’autres individus et surtout on a le souci d’amener des solutions qui ne vont pas créer encore d’autres problèmes demain » a déclaré le ministre de la réconciliation nationale Zéphirin Diabré.   

En matière de perception concernant le développement, certains de cette zone sahélienne peuvent dire que le développement n’est pas équitable. Lorsque des jeunes sont au chômage et se sentent délaissés, ils peuvent changer de comportements. Si le tissu social même avant les problèmes actuels, il avait des tensions et  avec le terrorisme il a eu  des dislocations au niveau des communautés.

Il faut qu’on regarde pour recoller le tissu social là où il y a des fissures. Parce que si on n’a pas de solutions communautaires pour résoudre les problèmes communautaires on ne pourra pas avancer. Concernant le canevas, il a souligné que chacun travaille à son rythme et si c’était possible facilement, cela fait 30 ans que la question est posée. La journée du pardon a eu lieu quand. Donc on travaille sans précipitation pour bien  ficeler les choses pour ce travail aboutisse à un résultat.                                                 

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