22 novembre 2024
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Région de l’Est : « Je ne peux pas comprendre qu’il y a des populations qui souffrent et d’autres qui fêtent », Adjima Thiombiano, maire Madjaori

Adjima Thiombiano, maire de la commune de Madjoari, province de Kompienga était au micro de L’InfoH24.Info, ce mercredi 30 juin 2021, alors qu’il était en tournée d’appel à l’aide humanitaire au profit de sa commune. Pour le maire Adjima Thiombiano, « si la commune de Madjaori tombe, Fada va tomber et le gourma disparaitra »

L’InfoH24.Info : Quelle est la situation sécuritaire dans la commune de Madjoari ?

Adjima Thiombiano : C’est très dangereux dans la commune ces derniers temps, la commune est en train de partir. Dire qu’on avait 8 villages et 6 hameaux de cultures, il ne reste qu’un seul village, et dans ce village, il ne reste qu’un seul quartier qui abrite les populations. C’est triste.

C’est une question qu’on ne peut pas supporter, c’est la raison pour laquelle je suis venu à Ouagadougou pour partager l’information à chacun, pour solliciter l’accompagnement des bonnes volontés au profit des 10.OOO déplacés internes de Madiagou et Pama, sans compter les 1000 déplacés de la Tapoa, 1000 déplacés qui sont au Bénin. Actuellement, on a 12 000 déplacés internes sur les 14 000 habitants de la commune.


L’InfoH24.Info : Comment faites-vous face à la situation humanitaire ?


Adjima Thiombiano : Sur le plan humanitaire, au début les gens apportaient leurs nourritures, puis les gens de bonnes volontés sont venus en aide aux déplacés de Nadiagou, au début pour la première vague ; puis, pour la deuxième vague, venue de Tankouagou, Tanli, Namounyouli, Matambina, et autres, ils sont venus en grand nombre et on a pas pu supporter, mais les contributions ont permis de les soutenir, surtout la croix rouge, mais aussi l’association des commerçants, sans compter l’Assemblée nationale et les confessions religieuses. Le premier jour, c’était 70048 personnes déplacées, et avec la deuxième vague, on n’arrive pas à dénombrer les déplacés. On veut des bonnes volontés pour nous accompagner.


L’InfoH24.Info : Les gens qui ont fui vous disent pourquoi sont-ils attaqués ?

Adjima Thiombiano : Les populations ont fui la terreur. Au début, ils enlevaient des gens. On ne sait d’où ils venaient. Ils demandent aux populations de quitter, parce qu’ils ne veulent pas la présence de l’Etat. On ne sait pas ce qu’ils veulent.


L’InfoH24.Info : Dans quel état les populations et vous -mêmes êtes vous, Avez-vous peur ?


Adjima Thiombiano : J’ai peur, j’ai été le premier à fuir la commune à cause de la menace. Nous sommes les premières cibles.

L’InfoH24.Info : Est-il possible de négocier avec eux ?


Adjima Thiombiano : On ne les connait pas, ils n’ont personnes avec qui négocier, il n’y a pas d’approche, de message, on ne discute pas avec eux donc on ne peux pas négocier.

L’InfoH24.Info : Avez-vous des VDP dans votre commune ?


Adjima Thiombiano : On n’a pas de VDP dans notre commune. J’avais demandé 200 VDP, ils ont accordé 80, mais jusqu’à présent, c’est rester comme ça.


L’InfoH24.Info : Avez-vous la protection de l’armée ?

Adjima Thiombiano : L’armée ne nous protège pas, si elle nous protégeait, on n’allait pas fuir. On ne sent pas la présence de l’armée, on a l’impression d’être abandonné. Chez nous, on ne se sent pas la présence de la population. Ce que nous vivons, je ne pas peux comprendre, qu’il y a des populations qui souffrent et d’autres qui fêtent.

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