Suite à la signature de la convention de concession en Octobre 2021 de la gestion de l’aéroport Ouagadougou-Donsin entre le gouvernement et le groupement français Meridian-AMP, le collectif des syndicats de l’aéronautique a animé une conférence de presse. Pour les représentants syndicaux, elle a pour but de dénoncer la signature de convention qui met en péril la conduite d’un projet majeur pour le Burkina Faso, notamment l’avenir des travailleurs du secteur de l’aviation civile.
«Au regard de sa position stratégique au cœur de l’Afrique l’Ouest avec la mise en œuvre de la signature de convention, le Burkina Faso n’aura aucune perspective heureuse et ambitieuse pour l’avenir de l’industrie du transport aérien » a déclaré le porte-parole du collectif Hamed Lamizana pour planter le décor.
Intervenant au nom du collectif, Hamed Lamizana, secrétaire général du SUMAC relèvera que la concession de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin entrainera l’abandon de celui de Bobo-Dioulasso, créera la mort des structures régaliennes nécessaires et indispensable à la supervision de l’aviation civile burkinabè (ANAC, ANAM) à la disparition des fournisseurs de services aériens (DAAN, RACGAE) et son corolaire en termes de pertes d’emploi.
Outre ces récriminations susmentionnées, le porte-parole du collectif précisera que l’exploitation de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin sur 30 ans contre un investissement provenant de Marseille Meridian d’à peine 20% du coût total du projet induira un renchérissement du prix du billet d’avion et une ambiguïté dans la gestion de la sûreté réservée à l’Etat du Burkina Faso.
Signature de convention en catimini
Pour le principal conférencier, malgré toutes les rencontres entre la délégation gouvernementale et le CISEM-AIOD, pour trouver un terrain d’entente, force est de constater que celles-ci ont été infructueuses, car aucunes des préoccupations relevées n’ont été prises en compte et c’est avec une grande surprise que le gouvernement a procédé à la signature de la convention en octobre 2021 avec la présence des ministres des Transports, de l’Economie et des Finances, sans les partenaires sociaux , les acteurs clés que sont l’ANAC, ANAM, ASECNA, la DAAN et la RACGE.
Une convention au détriment des acteurs de l’action civile et du peuple burkinabè
Pour le secrétaire général du SUMAC, le secret de polichinelle qui entoure le contenu de la convention de concession devrait être rendu public et examiné par l’Assemblée Législative de la Transition, afin de lever toutes les zones d’ombres. Aussi pour Hamed Lamizana, convaincu que leurs inquiétudes trouveront des éléments de réponses avec la disposition de la charte de la transition qui prônent la transparence dans la gestion du bien public et la gouvernance vertueuse, il lance un appel au président du Faso pour l’annulation de cette convention de concession, la révision de la conduite de la gouvernance du projet et l’élaboration d’une nouvelle stratégie profitable au peuple burkinabè.