22 décembre 2024
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Situation nationale : « Après Seytenga, disons-nous la vérité sans gants » Adama Amadé Siguiré

Ceci une réflexion de l’écrivain Adama Amadé Siguiré que nous vous proposons sur la situation nationale, notamment sur l’attaque de Seytenga qui a fait selon le porte parole du gouvernement 50 morts.

Hier nuit, j’ai eu du mal à fermer les yeux. Ma nuit a été très difficile. Je suis resté avec des amis jusqu’à 22 heures avant de rentrer à la maison. Et vers 22 heures 30, j’ai communiqué avec un ami qui se trouve à Dori. Je n’ai pas de mots pour vous traduire sa déception. Un fils de la localité qui manque de mots pour traduire sa douleur et sa peine. Il m’a dit: » Même les animaux sont conscients de ce qui arrive à Dori. Si Seytenga tombe, ils vont marcher sur Ouagadougou ».

J’avoue que ses propos m’ont fait perdre tout espoir. Nous devons agir pour sauver l’essentiel. Qu’est ce qui ne va pas? Nos soldats peinent à contenir les attaques sur le terrain. Il y a eu même un repli qui a permis aux terroristes de commettre le massacre de Seytenga. Personne n’arrive encore à faire un bilan. C’est un génocide. Faut-il en vouloir à DAMIBA? Je dis Oui. Il est responsable. Nous avons tout fait pour mettre cet homme sur la bonne voie. Il reste sourd aux propositions des hommes neutres.Tout a mal commencé . Il a fait un coup d’État pour faire la guerre. Et dès la formation du gouvernement, c’est le visage d’un parti politique qui se dessine.

C’est la victoire d’un groupe de politiciens sur leurs adversaires qu’on nous fait voir. Les gens campent alors sur leurs positions. Il n y aura pas d’union avec ceux qui, hier encore, ont fait subir tous les malheurs au peuple burkinabè. Les partisans du MPP se battent alors pour l’échec du MPSR. Nous autres, qui étions prêts à soutenir DAMIBA, prenions nos distances par peur. L’idée même du retour au pouvoir de ceux que nous avons combattus hier fait peur. Vont-ils nous permettre de vivre s’ils retournent au pouvoir?. Les positions se comprennent. Personne ne s’amuse avec un serpent mort. Son nom même fait peur. La seule présence de YERO BOLY dans le gouvernement me rappelle toutes les exactions du gouvernement de Blaise COMPAORÉ, toutes les exactions.

Ensuite, DAMIBA fait savoir aux Burkinabè qu’il n’est pas un révolutionnaire. Donc, il est un conformiste. Pourquoi faire un coup d’État pour se conformer? Pour refuser le changement? Je ne peux pas comprendre. Enfin, DAMIBA s’affiche comme le partenaire de la France. Tous les espoirs sont déçus. La France a fait dix années au Mali, sans le moindre résultat. Elle ne fera rien au Burkina. Il n’y a que DAMIBA et ses hommes qui y croient. Alors, DAMIBA perd le soutien de la masse. Et pourtant, nous ne sommes pas tous des politiciens. Il y’a de nombreuses personnes qui ne croient pas à la méthode DAMIBA. Effectivement, elle est mauvaise. Elle est trop politicienne. Que faire? Voilà mes propositions.

1. Face à la triste réalité, je demande à DAMIBA d’être humble. Même un militaire peut être humble. Il est avant tout humain. Il sera très difficile d’avoir de bons résultats avec DAMIBA. Il peut démissionner et appeler à la mise en place d’une transition civile. Cette transition civile doit rompre avec la France et faire du Mali un partenaire afin que les deux pays mutualisent leurs efforts pour lutter contre le mal. La bonne collaboration avec le Mali est aujourd’hui une obligation tout comme la rupture avec la France. Nous ne gagnerons aucune vraie victoire avec la France à nos côtés. Aucune. Cette transition civile soutenue par la masse doit aller vers la Russie pour l’acquisition du matériel de guerre.

2. DAMIBA peut dissoudre son gouvernement pour se positionner en réformateur comme GOITA et travailler seulement avec des Burkinabè qui feront preuve d’un grand patriotisme. Il va donc rompre avec la France et travailler avec le Mali tout en achetant du matériel de guerre avec la Russie. Cette solution est très difficile et elle reste la moins efficace.

3. Les Burkinabè prennent leur destin en main. Ils exigent par la rue, par des marches, une nouvelle donne dans la lutte contre le terrorisme. Cette solution comporte le plus grand risque, mais elle est aujourd’hui la meilleure.

Nous devons agir, sinon ce serait trop tard.

J’ai fait mon travail.

De Adama Amadé SIGUIRE

Écrivain Professionnel/Consultant

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