Le front populaire ivoirien (FPI), depuis la déportation du fondateur, Laurent Gbagbo, à la cour pénale internationale (CPI), a été traversé par une crise. Elle avait causé la scission du parti en deux branches notamment le FPI-Gbagbo ou rien (GOR) avec Assoa Adou et le FPI-légal dirigé par Pascal Affi N’Guessan. A l’occasion des législatives de mars 2021, les deux frères ennemis semblent vouloir taire leurs divergences pour regarder dans la même direction. Ce rapprochement va-t-il ramener l’union au parti ?
Les lignes semblent bouger dans le camp de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo avec la rencontre entre le FPI-Gbagbo ou rien (GOR) avec Assoa Adou et le FPI-légal de Pascal Affi N’Guessan. Une rencontre qui a poussé certains observateurs à se demander, qu’est-ce qui a contraint les frères ennemis à vouloir fumer le calumet de la paix. Ont-ils compris que l’intérêt supérieur du parti est au-dessus des intérêts personnels ?
En effet, cette tentative de rapprochement entre les deux branches du parti peut s’inscrire dans la nouvelle démarche entamée par le fondateur du parti avec pour remède le dialogue. Se basant sur le dialogue, l’ex-pensionnaire de la Haye veut recoller les morceaux de son parti afin de donner un signal fort aux ivoiriens sur la notion de « l’union » ; et surtout préparer son grand retour au bercail après plusieurs années d’exil.
Ce retour est presqu’acté au regard des tractations en cours. Pour les deux branches, avec le retour du père-fondateur, la chienlit doit s’estomper car celui qui a la légitimité historique dont eux tous se revendiquent d’être son héritier fait son come-back.
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Ce rapprochement peut-être aussi un retour à la source du FPI-légal dirigé par Pascal Affi N’Guessan qui a été plusieurs fois malmené par le président Alassane Ouattara que certains observateurs soupçonnent d’avoir été un de ses pions. Et c’est ne sont pas les exemples qui manquent concernant les utilisations orchestrées par Alassane. L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro ne dira pas le contraire.
Il peut être vu du fait que les deux frères ennemis ont été inspirés par les résultats de la dernière élection présidentielle. Quels que soient les motifs qui ont contribué à cette déchirure du parti, la Côte d’Ivoire doit se complimenter de cette rencontre qui augure de bonnes perspectives pour le parti à travers cette union. Et surtout la démocratie ivoirienne. Avec cette réunification en vue, le parti va reprendre sa marche vers l’avant et redevenir une force politique car ne dit-on pas que l’union fait la force ?
Cependant, en plus de cette procédure de réunification à travers ce rapprochement politique entre les deux branches, leurs cœurs doivent véritablement être rassérénés. Ce qui permettra au parti de Laurent Gbagbo de faire front commun contre les ennemis qui orchestrent dans le noir pour empêcher la réunification du FPI.
Cette réunification du parti peut être également l’élément moteur d’une véritable réconciliation nationale impulsée par le parti FPI. Un FPI réunifié après les horreurs de la crise post-électorale peut contraindre ADO à tout mettre en œuvre pour la réconciliation. Espérons que les acteurs politiques ivoiriens comprendront que l’intérêt du pays est au-dessus des intérêts personnels et travailleront de nouveau pour éviter d’embarquer les populations sur des chantiers de violences.
I.O.