Dans une enquête publiée le 10 mars 2021 par notre confrère L’Événement, un doigt accusateur est pointé sur le Président du conseil national du patronat du Burkina, Apollinaire Compaoré. Cette enquête l’accuse de trafic de cigarette et de financement des groupes terroristes au Sahel. Depuis cette révélation, plusieurs organisations sont mobilisées pour redorer l’image du self made man parti de rien pour devenir milliardaire et patron des patrons du Burkina. Certaines de ces organisations, à coup de conférences de presse, invoquent l’acharnement contre lui. Au Mali, Appolinaire Compaoré a porté plainte contre notre confrère Mali Tribune qui a publié la même enquête pour diffamation. Il a perdu en première instance.
L’enquête a été réalisée par Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) en collaboration avec la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO). Cette enquête révèle le magnat des affaires, Apollinaire Compaoré est au coeur d’un vaste trafic de cigarettes qui génères des retombées financières pour les groupes terroristes du Sahel.
Le bihebdomadaire Mali Tribune, dans sa parution n°207 du mardi 1er juin 2021 titrait : « Terrorisme au Sahel : Apollinaire Compaoré accusé de financer les terroristes ». Suite à cette publication, son avocat, Me Mamadou Samaké agissant pour le compte de son client a attrait le journal en Justice pour diffamation. Il a été débouté.
Une autre plainte a été formulée contre un autre journal Malien « Nouvelle Libération ». Le verdict de ce deuxième procès est attendu pour le 23 août prochain. Les confrères Maliens se demandent d’ailleurs et à juste titre, pourquoi il ne poursuit que des journaux maliens alors qu’ils ne sont pas les seuls à avoir publié les révélation de l’enquête de OCCRP et de la CENOZO.
Depuis le verdict, ceux qui ont pris leur bâton de pèlerin pour passer dans les médias et organiser des conférences pour dénoncer un prétendu acharnement contre Apollinaire Compaoré sont muets.
Concernant toujours cette affaire, l’organisation de la société civile, le Balai Citoyen, transmis au procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Ouaga I a le 29 juin 2021.
Mais l’on attend toujours les suites que la justice Burkinabè donnera à cette affaire qui devient de plus en plus sérieuse et très grave. En tout, le peuple burkinabè au nom duquel la justice est rendue attend d’être édifié par les suites des révélations et surtout de la dénonciation du Balai citoyen. Du reste les faits allégués sont suffisamment graves pour que la justice s’en saisisse pour faire toute la lumière.