Les responsables de l’Alliance Ensemble pour le Faso ont pris à témoin l’opinion nationale et internationale sur ce qu’ils qualifient d’une déviation de la Transition. Si le président Damiba avait annoncé, dans un discours à la nation, lutter sans merci contre le terrorisme, l’Alliance dit noter des insuffisances dans la gestion des actions de lutte contre l’insécurité, lors d’un point de presse animé ce 2 juin 2022 par cette coalition à l’occasion de la commémoration de l’an 31 de l’adoption de la Constitution du 02 juin 1991.
Avec la multiplication des écrans de fumée pour détourner les Burkinabè des vrais problèmes du pays, l’Alliance Ensemble pour le Faso se demande jusqu’à quand « allons-nous continuer à se laisser distraire par ce gouvernement et son président, Paul Henri Damiba ?». Actuellement, tous les Burkinabè savent que la seule préoccupation des populations est le terrorisme. Ce phénomène a plongé le pays des Hommes intègres dans un gouffre.
Telle a été l’une des raisons de l’immixtion des militaires dans la gestion du pouvoir politique le 24 janvier 2022. Mais plus de quatre mois après l’arrivée au pouvoir du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), on a l’impression que le maçon Damiba avec ses manœuvres sont perdus dans la construction de cette noble infrastructure, ont laissé entendre les animateurs de la conférence de presse.
Et mieux, les doutes sur leur capacité dans la construction des pilotis de la nation s’installent de plus en plus chez bon nombre de Burkinabè. Et lors de cette conférence l’alliance n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour présenter à l’opinion nationale le tableau sombre qui s’affiche au quotidien avec l’incapacité du pouvoir actuel à protéger la vie des Burkinabè. « Le pouvoir actuel est en train de tuer tout enthousiasme des jeunes qui rêvent d’un Burkina plus paisible », a déclaré le président du mois de l’Alliance, Me Guy Hervé Kam.
En effet pour l’Alliance, « l’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé car la situation ne fait qu’aller de mal en pis. Pire, elle est inquiétante ce d’autant plus que les parties du territoire qui échappaient jusque-là aux incursions des groupes terroristes commencent aujourd’hui à vivre leurs premières attaques terroristes. C’est l’exemple de Tiago, situé à seulement 30 kilomètres de Koudougou, dans le Centre-Ouest. Avec cette dernière attaque terroriste, toutes les régions du pays sont désormais touchées » a soutenu un des membres de l’Alliance.
« Si le pouvoir Kaboré n’a pas été à la hauteur des aspirations des Burkinabè, l’actuel est en train de tuer tout enthousiasme chez nos jeunes qui rêvent d’un d’autre Burkina Faso plus paisible, juste et prospère » a déclaré Me Guy Hervé Kam.
A cette incapacité de protéger la vie des Burkinabè, il faut ajouter une atmosphère de course à l’accumulation accélérée de richesses outre que le redressement de ce pays en écoutant certains membres de l’alliance. Le Burkina connaît un taux d’inflation général de près de 15% et un taux d’inflation des prix des produits alimentaires de plus de 25%.
Et dans le même temps, il se trouve que nos gouvernants ont eu l’ingéniosité et la créativité pour augmenter sans aucune gêne leurs salaires, soi-disant qu’il faut harmoniser les choses. Il faut respecter le peuple car il est souverain dans les décisions surtout lorsqu’on est parvenu au pouvoir avec des kalashs. L’histoire nous apprend que ce peuple n’a jamais fléchi devant les armes. Et lorsqu’il va se lever rien ne lui résistera, préviennent les responsables de l’Alliance.
Il faut abroger le décret sur les salaires
Ce plan de camouflage a été démasqué par le bimensuel « Le Reporter » dans son numéro 334 du 15 au 31 mai 2022. On aurait espéré que le gouvernement se serre la ceinture plutôt qu’il la déboutonne. Aussi, le président du mois a dit haut ce que beaucoup de Burkinabè pensent bas : « Nous exigeons l’abrogation du décret illégal, illégitime et inopportun sur la rémunération des ministres ».
En plus, rappelez-vous de cette vidéo à la Mobutu sur la chaine nationale où en est-on avec les explications d’une vidéo pareille alors que le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo avait promis de revenir sur cette vidéo lors d’un compte rendu de conseil des ministres suite à une interpellation de la presse concernant cette production. Que du silence ! Font remarquer les animateurs de la conférence de presse.
Tout ce camouflage interroge sur l’éthique globale de cette Transition et le peuple ne fait qu’observer. Mieux, il est très vigilant et comme dit un adage de chez nous, « on ne piétine pas les testicules d’un aveugle deux fois ». Face à la situation qui se détériore toujours, l’Alliance a interpellé le pouvoir de Damiba à revoir sa copie faute de quoi « ce sera au tour du peuple de prendre ses responsabilités » a martelé le président du mois de l’alliance, Me Guy Hervé Kam.
Pour les membres de cette alliance, « en continuant à laisser le pouvoir faire le mauvais diagnostic, nous risquons de laisser notre pays devenir une mine de haine à ciel ouvert. Unissons-nous pour tracer les sillons d’une vraie voie pour ce pays ».