Des organisations professionnelles des médias dans la déclaration qui suit s’insurge contre la mesure de suspension de la fourniture de la connexion internet mobile au Burkina Faso. Elles s’insurgent contre une mesure privative du droit d’accès à l’information et condamnent une attitude inopportune.
Les Burkinabè sont victimes depuis le samedi 20 novembre 2021 d’une interruption soudaine et injustifiée de la fourniture d’Internet sur l’ensemble du territoire national. Cette situation cause d’énormes préjudices aux travailleurs, au secteur informel, au privé, à l’ensemble des usagers d’internet et particulièrement aux médias et à leurs publics. En effet, à l’exception de la connexion ADSL et de la fibre optique, la connexion Internet mobile, qui est la plus répandue, est totalement coupée depuis plusieurs jours maintenant.
Nul n’ignore que la fourniture d’internet est principalement assurée par les réseaux de téléphonie mobile que ce soit pour les besoins individuels ou pour les services de l’administration privée ou même publique.
Durant deux jours, cette coupure de l’Internet mobile pénalisant les populations est restée sans explication. Ce n’est que dans la nuit du lundi 22 novembre 2021 qu’un communiqué du gouvernement signé par le Ministre en charge de la Communication, informe d’une « suspension de l’internet mobile pour une durée de quatre-vingt-seize (96) heures à compter du samedi 20 novembre 2021 » !
Les Organisations professionnelles des médias tiennent le gouvernement, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP), les opérateurs de téléphonie mobile et d’internet pour responsables de cette situation et des désagréments que subissent les Burkinabè, les médias, leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et followers.
Elles s’insurgent contre cette violation flagrante et inopportune du droit du public à l’information et une atteinte grave à la liberté d’expression et de la presse.
Elles regrettent qu’une telle restriction, sans précédent dans notre pays au regard de son ampleur et de sa durée, survienne sous le mandat d’un président démocratiquement élu à la suite d’une insurrection populaire qui devrait consacrer plus de liberté et une plus grande tangibilité des règles et principes démocratiques.
Les Organisations professionnelles de médias, conscientes de leur responsabilité dans la défense de la liberté d’expression et de la presse et dans la réalisation du droit à l’information :
- condamnent ce quasi-black-out imposé aux populations,
- condamnent l’attitude coupable et complice du gouvernement, de l’ARCEP, des opérateurs de téléphonie et d’accès à internet,
- exigent du gouvernement, de l’ARCEP et des opérateurs de téléphonie mobile, le droit d’accès à internet et le rétablissement sans délai de la connexion internet mobile au profit des populations,
- exigent du gouvernement de garantir le droit du public à l’information, à la liberté d’expression et de la presse.
Fait à Ouagadougou, le 22 novembre 2021
Ont signé
Pour l’AJB,
Le Secrétaire General, Boukari Ouoba
Pour la SEP,
Le président, Boureima Ouédraogo
Pour le SYNATIC
Le Secrétaire général, Siriki Dramé
Pour le CNP-NZ
Le président du comité de pilotage, Guézouma Sanogo
Pour l’UNALFA
Le président, Jean Baptiste Sawadogo
Pour l’ARCI
Le président, Soumaila Bassolé
Pour l’AEMPL
Le président, Cyriaque Paré
Pour UBSTV
Le président Issouf Saré