Il est bien connu de tous, la fête du 8-mars est l’une des commémorations qui est sujette à polémiques. Entre les vendeuses des pagnes qui espèrent tirer leur épingle du jeu et celles qui pensent qu’il faudrait faire les choses de façon sobre, la célébration du 8-mars ne laisse personne indifférent. C’est dans l’optique de prendre la température que nous avons fait le tour des points de vente.
Cette année, la fête du 8-mars est marquée par un contexte particulier. Le coronavirus et le phénomène grandissant de déplacés internes, plongent le « pays des hommes intègres » dans une situation très complexe. Nous avons sillonné les points de vente des pagnes du 8 mars, afin de recueillir les avis des vendeuses.
A la cité an III, à l’approche de la fête du 8-mars, certaines vendeuses prennent d’assaut les rues afin de mieux exposer les pagnes et tirer leur épingle du jeu. Le constat, auprès de certaines vendeuses est amer comparativement aux années précédentes.
Vendeuse de pagnes depuis plus d’une quinzaine d’années, Awa Diallo confie que cette année, la vente des pagnes a connu une baisse considérable du fait de l’insécurité. « Les années précédentes, les femmes des autres régions prenaient les pagnes en grande quantité avec nous pour les revendre. Mais cette année, à cause de l’insécurité, ces femmes ne se sont pas manifestées parce qu’elles n’habitent plus leur localité » a-t-elle lancé avec un soupir. A en croire ses mots, tous les ans à cette période, le pagne est en rupture mais cette année 2021, son souhait est de pouvoir simplement écouler son stock initial.
Nous espérons que l’année prochaine les choses vont changer
Un tour au marché Nabi Yaar, aux 1200 logements, le constat reste le même. Les allées où l’on retrouve le pagne du 8-mars sont vides. Kadidiatou Sanfo explique également avec soupir que les ventes connaissent une baisse. Cependant, elle ne rejette la faute sur personne. « Cela est dû à la situation dans laquelle le Burkina Faso est plongé. Nous espérons que l’année prochaine les choses vont changer et que nous pourrons nous réjouir de nos ventes », dit-elle.
Du côté de la clientèle, l’achat du pagne du 8-mars n’est pas une priorité. Catherine Ilboudo, déclare ne pas vouloir se procurer le pagne cette année. « Moi personnellement, la fête du 8-mars n’est pas une priorité. Habituellement, je m’en procure mais cette année, l’heure n’est pas à la joie mais plutôt à comment sortir le Burkina Faso de cette situation », a-t-elle dit.
Pour la célébration de la 164ème journée, des groupements de femmes comptent sortir de l’ordinaire en fêtant le 8-mars d’une manière différente. C’est dans cette ambiance mitigée, que la journée internationale de la femme va se tenir en cette année 2021, au Burkina Faso.
Corine GUISSOU (Collaboratrice)