Ce mardi 10 aout 2021, des travailleurs des médias privés, réunis en comité ad hoc étaient devant les journalistes, une année après leur première sortie pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail. Mais également avec l’intention d’inviter leurs confrères à l’union pour la lutte pour une meilleure dignité dans le travail.
Selon les conférenciers, un an, après l’alerte lancée pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes du privé, rien n’a fondamentalement changé. Pour Phil Roland Zongo, « sur un effectif de 421 organes, ils ne valent pas dix organes, tout en étant généreux, qui appliquent la Convention collective. Les travailleurs des médias privés continuent de s’enliser dans la précarité. En effet, la majorité écrasante des journalistes exerce la profession sans contrat de travail formellement établi ».
Puis d’ajouter « Certains de ces contrats sont valables pour six mois et renouvelables N fois. A titre illustratif, chez certains patrons, un article validé et publié est payé à 2500 f et soumis à une taxation de 25% donc 625 F. Et le journaliste est rétribué à 1875. Si l’article est rédigé par deux journalistes, ils partagent les 1875 à deux ».
Pour Phil Roland Zongo, journaliste à Fémina Fm, le dernier classement de Reporter Sans Frontière, publié au mois d’avril 2021, place le Burkina Faso, 1er pays francophone en Afrique, et 37e à l’échelle mondiale sur 180 pays en matière de liberté de presse. Cependant remarque-t-il « Quand on jette un regard sur les conditions de vie et de travail des journalistes de notre pays, principalement ceux du privé, l’on constate que ces derniers exercent dans des conditions exécrables ».
Pour lui, les médias privés n’appliquent pas les règlementations en vigueur, notamment la Convention collective avec pour conséquence l’absence de contrat de travail, de plan de carrière, de déclaration à la caisse de sécurité sociale, ou des déclarations non suivies de cotisation et l’absence de couverture sanitaire, etc.
Pour Phil Roland Zongo, en plus, la situation de la plupart des journalistes du privé reste caractérisée par une absence de sécurité sociale, même s’ils sont inscrits à la CNSS, les cotisations ne sont pas versées. Malgré cette situation, des patrons plus ingénieux parviennent à produire du faux ou s’adonnent à une certaine fraude en vue de bénéficier de la subvention de l’Etat.